A Lomé, les hommes accros aux aphrodisiaques !

 

 

 

 

Si de par le passé se procurer un stimulant sexuel était un tabou, de nos jours, force est de constater que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à sortir de l’ombre pour se les arracher sans vergogne en pleine surface. Car, il existe une gamme inépuisable de produits aphrodisiaques sur le marché togolais.

 

 

 

 

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Jadis la cola était connue dans le milieu africain pour ses vertus aphrodisiaques, mais aujourd’hui, nos marchés sont inondés par des stimulant sexuels venus de Chine. La course à la molécule bleue viagra, créée en 1998 s’est presque arrêtée. Cet aphrodisiaque trop sollicité sur le marché n’est plus que l’ombre de lui-même. Car, il existe, de plus en plus, sur le marché d’autres excitants sexuels qui sont en train de lui ravir la vedette dans le monde des stimulants sexuels.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les remèdes anti-panne sexuelle sont nombreux et dépendent de chaque société. Cependant, dans notre pays, on rencontre généralement les herbes aphrodisiaques, ainsi que les poudres de perlimpinpin. A cette gamme de produits purement traditionnels s’est greffée une gamme de produits pharmaceutiques moins chers made in China. Ce sont entre autres le glacini , villacléni, Liptonni, Bambani, Ntefaraila, le Viagra, le Potentiator, le Niflant, le sescofort, le Kamagra, Serrée Kan kan kan pour les hommes, et le Norform, Eve, Gel intime et Today pour les femmes, bref la liste est interminable.

 

 

 

 

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 En effet, leurs noms sont différents, mais leur fonction reste et demeure la même: booster l’appétit sexuel vorace des hommes et des femmes. On en trouve partout, ils sont exposés comme du petit pain dans nos lieux publics et autres coins de la capitale. Les jeunes n’ont plus le complexe d’en acheter. Pour les initiés, ce n’est pas la peine d’ouvrir la bouche, une simple claquette des doigts suffit pour faire comprendre à la promotrice de la pharmacie par terre le produit dont on a besoin.

À en croire une pharmacienne tradithérapeute, il semble que les nouvelles générations sont toutes atteints d’impuissance sexuelle et qu’elles ont toutes besoin de remontant. Il s’avère que la saison froide est la période idéale pour la vente de ces produits, car elle permet de faire des marges bénéficiaires incroyables. Ce qui fait que les demandes prennent l’ascenseur et cela engendre inexorablement la hausse des chiffres d’affaires.

 

 

 

 

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Selon un pharmacien, le marché est en baisse ces derniers temps. Il a tenu quand même à nous présenter quelques produits en sa possession dans sa pharmacie. Il s’agit de libido Women, femme rêve, bois bande, pour les femmes, et pour les hommes, c’est baoban, paradizhom procomil, pour la plupart importé d’Asie ou d’Europe. Il nous arrive cependant d’entendre : «Je n’arrive pas à la satisfaire », «je ne démarre pas », « je ne bande pas », ou encore « ça ne marche pas ». Inutile de préciser ce qui ne marche pas, ou ne démarre pas. Selon Dr.

Agbétoményo Elom, lors des consultations, les patients souffrant de troubles sexuels n’abordent pas directement la question. «Ils commencent par parler de maux de reins ou de dos », dit-il. Pourtant, derrière cette gêne de s’exprimer de façon explicite, sur le sujet, se cachent de grands amateurs d’aphrodisiaques. Clément A., étudiant à l’Université de Lomé ne tarit pas d’éloges sur le bienfait de ces produits. «J’utilise le viagra pour augmenter mes performances, je veux qu’elle sache que je suis un digne fils », confie-t-il, à cœur joie.

Didier dit avoir retrouvé sa virilité après avoir pris des aphrodisiaques. «Ma copine m’a dit que mon arsenal ne sert à rien, que je ne fais que la salir seulement. Je me suis vu humilié. Alors, je me suis confié à un médecin qui m’a prescrit un aphrodisiaque. Maintenant, je tiens le coup et elle ne peut plus se passer de moi », raconte-t-il, visiblement fier de ses « exploits

 

 

 

 

Pharmacies par terre, les coins de ressourcement

Afoua est une professionnelle de la pharmacie par terre, un véritable vétéran de ce négoce. Elle exerce ce métier depuis près de deux décennies. Elle affirme être la fournisseuse numéro un d’un certain nombre de vieux nymphomanes, dont elle a tu les noms. Vu son âge avancé, ses clients sont, pour la plupart, les personnes de la même tranche d’âge qu’elle, ou plus. Car, tabous obligeant, les jeunes affirment être mal à l’aise lorsqu’ils demandent un produit pareil à des personnes âgées.

 

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Afoua se taille surtout la clientèle senior dont la majeure partie est constituée de retraités et d’anciens combattants connectés à ces produits qui impulsent le désir sexuel. «Il y a un ancien combattant qui dépose à mon niveau 10.000FCFA quand il prend sa pension, une façon de garantir son stock», nous a-t- elle confié.

 

 

 

 

 

 

Tout se passe dans la tête…

L’excitation et le désir sexuel s’attisent lorsque le cerveau est prédisposé à un rapport charnel, c’est alors que le produit agit efficacement sur la personne. La jouissance sexuelle reste donc un domaine à explorer. Ces molécules, de l’avis des spécialistes, ont une influence sur le cerveau de l’homme, puisqu’elles agissent directement sur l’hypothalamus, le centre cérébral du désir sexuel.

 

 

 

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Malgré le poids des tabous qui pèse sur les pratiques sexuelles des togolais, force est de constater que de nos jours, ils sont nombreux à manifester un engouement sans faille pour ces produits aphrodisiaques dont parfois les effets secondaires sont plus dangereux que les effets souhaités. En tout cas, beaucoup sont-ils à sortir de l’ombre des tabous pour venir chercher de quoi faire plaisir à leur partenaire.

 

 

 

 

Union No 1431