EBOMAF : au cœur de scandales intempestifs, entre accidents, licenciements abusifs etc.

 

Combien de morts faut-il et quel doit être l’état de gravité d’une maladie avant que les responsables du cabinet de recrutement Consult Services Synergie veuillent changer de méthodes dans la gestion du personnel à la société Ebomaf ? A moins que l’humain n’ait pas de valeur à leurs yeux et que ce soit seulement les bénéfices qui comptent.

 

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Nous avons appris que le cabinet Consult Services Synergie (CSS) a fait signer aux employés des contrats pour une durée de trois mois alors que ceux-ci travaillent de façon continue depuis plus de 18 mois pour la plupart. Il y aurait derrière de tels contrats, l’idée de renvoyer les employés sans devoir de droits aux agents licenciés ?

Il nous revient des agents seraient arrêtés et jetés en prison sans qu’ils ne soient jugés, certains balancés d’une région à une autre sans primes. La pire des situations est décrite par des agents qui tombent malades et ne recouvrent pas leur santé au bout de cinq jours. Au 6ème jour d’absence, un licenciement abusif vient sceller le sort de l’employé. D’autres ouvriers ont vu leur contrat arrêté pour des vétilles.

Mais quand nous avons fouillé un peu, il est apparu que les licenciements répondent à un souci de préservation des ristournes à reverser aux employés à la fin des chantiers. Selon des explications d’un responsable, il serait admis qu’à la fin de tout chantier, l’entreprise reverse aux ouvriers, des ristournes appelées droits de fin de chantier. Et selon ses explications, le cabinet CSS se serait arrangé pour minimiser le versement de ces droits via un licenciement abusif, pour la moindre faute commise.

 

Sur un plan purement sanitaire, les employés n’auraient pas droit au repos et travailleraient 7 jours sur 7. Même les dimanches. Ce faisant, il arrive que le corps se lâche et que des conducteurs somnolent au volant de leur engin. On comprend alors la source de certains accidents qui occasionnent des morts d’hommes. Seuls les jours de nouvel an, de Tabaski, de Ramadan sont exempts.

Côté salaires, il nous revient que si au début, les salaires étaient acceptables, il serait arrivé un moment où ces salaires auraient divisés par deux. Sans raison aucune.

Le cabinet Consult Services Synergie muré dans un silence coupable

A propos de ce cabinet, il est écrit : « Construit sur des valeurs d’excellence et de performance, Consult Services Synergie met en commun, l’expertise et la compétence de ses consultants nationaux et internationaux, au service des entreprises afin d’asseoir des structures compétitives et une ressource humaine de qualité ». Mais apparemment, l’humain n’est pas la première ressource aux yeux de ce cabinet.

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Afin de confronter les informations à la réalité, nous avons entrepris d’approcher les responsables de CSS afin de recueillir leurs avis sur les dérapages dont ils sont accusés par les agents à Ebomaf.

Jeudi 24 mars, nous avons joint le secrétariat de CSS pour solliciter un rendez-vous. Promesse nous a été faite que l’information sera remontée et qu’un retour nous parviendrait. Lundi 28 mars, nous avons de nouveau appelé pour faire comprendre à la même interlocutrice l’urgence de notre sollicitation, ajoutant que le refus de nous rappeler ne sera imputable qu’aux responsables de CSS. Ils n’ont pas daigné nous rappeler.

L’entreprise Ebomaf doit réagir

Il ne nous a pas été possible de vérifier si l’entreprise Ebomaf remplit toutes ses obligations contractuelles envers ses employés. Notre rencontre avec le cabinet CSS nous aurait certainement permis de le savoir.

Mais toujours est-il que par rapport aux chantiers concédés par l’Etat togolais, Ebomaf a une obligation morale non seulement de bien faire son travail –ce qui apparemment est le cas-, mais surtout de mettre au centre de sa réussite l’humain.

 

 

Si Mahamadou Bonkoungou a pu hisser son groupe Ebomaf jusque-là où il est sur le continent et dans le monde, c’est en partie grâce à la ressource humaine. Et sans chercher à savoir si c’est le même traitement qui est réservé aux employés d’autres pays où opère l’entreprise, il serait temps que le cabinet CSS coopté par Ebomaf reçoive des instructions pour ne pas « verser l’image d’Ebomaf par terre ».