Ghana: les sécessionnistes du Togoland soutenus par le pouvoir de Lomé ?

 

 

Le gouvernement du Togo a ses propres problèmes internes à régler et n’a donc que peu ou pas d’intérêt pour l’actualité au Ghana marqué par les attaques des sécessionnistes du Togoland dans le Volta Region. C’est en tout cas ce qu’a confié un journaliste togolais aux médias ghanéens ce lundi.

Cette réaction fait suite aux propos de certains leaders de l’opposition ghanéenne qui estiment sécessionnistes qui ont semé le chaos dans la Volta Region le vendredi 25 septembre dernier étaient tous d’origine togolaise. Au rang de ses leaders figure Samuel Okudzeto Ablakwa, député de North Tongu.

 

« Les personnes qui ont fait cela étaient bien entraînées et quand vous écoutez ceux qui sont en première ligne, ils disent que la grande majorité des agresseurs, la langue et le genre de chants de guerre qu’ils chantaient ne sonnaient pas ghanéens. On soupçonne qu’ils sont originaires du Togo. C’est ce que m’ont dit de nombreux chefs de police avec lesquels j’ai parlé », a déclaré le parlementaire sur la radio ghanéenne Okay Fm.

 

 

 

Si le sujet déferle actuellement la chronique au Ghana, il n’en est rien au Togo où ni les officiels, ni les médias n’en font mention, note Emmanuel Vitus, journaliste togolais résidant au Ghana.
Se prononçant sur les médias ghanéens, ce dernière estime que le pouvoir de Lomé n’a aucun intérêt à soutenir un quelconque mouvement sécessionnistes au Ghana et le silence des autorités togolaises en dit long sur le peu d’intérêt accordé à cette actualité.

 

 

« Si certains des membres de ce mouvement ont pu se faufiler au Togo pour y trouver refuge soyez sûrs qu’ils seront expulsés si les autorités ghanéennes en font la demande. Le Togo a un accord transfrontalier avec le Ghana sur ces questions. Dès que les gens commencent un conflit armé, ils deviennent des terroristes… le gouvernement du Ghana peut émettre un mandat et le gouvernement togolais agira en conséquence », a confié Emmanuel Vitus à nos confrères de GhanaWeb.

 

 

 

Prenant exemple sur des cas similaires au Cameroun et en Somalie, il a par ailleurs indiqué qu’il serait dangereux pour le gouvernement ghanéen d’opposer une lutte armée au mouvement sécessionniste du Togoland.

 

« Le gouvernement du Ghana ne devrait pas engager un combat armé avec les milices car nous avons vu l’expérience dans de nombreux pays. Au Cameroun, le gouvernement a déclaré qu’il en finira avec les sécessionnistes dans une semaine. Cela fait presque 4 ans qu’ils se battent et tuent et plus de 2000 personnes sont mortes dans cette crise, mais elle est toujours en cours. Dès que cela commence comme ça, les sécessionnistes ont généralement le soutien de groupes d’influences étrangers qui viennent pour les ressources naturelles… et à un moment donné, la situation s’aggrave et arrive au point où le gouvernement ne peut plus dialoguer avec eux. Il est encore temps pour les autorités ghanéennes d’engager dès maintenant un dialogue en proposant un réel plan de développement pour ces régions… », a-t-il ajouté.

 

Le vendredi dernier, des sécessionnistes du « Togoland » ont plongé la Volta Region dans le chaos en perpettrant des attaques spontanées dans différentes parties de la région en vue de revendiquer l’indépendance de ce qu’ils appellent « Togoland Occidental ».

 

 

Environ 29 membres du groupe sécessionniste ont été arrêtés et emprisonnés. Plusieurs auraient trouvé refuge au Togo.

 

 

David Toumi