Golfe 4: Jean-Pierre Fabre se prononce sur les recettes fiscales versées à sa commune

 

936 millions de FCFA, ce sont les recettes perçues par le Commissariat aux Impôts au profit de la commune de Golfe 4 au titre des mois de janvier à mai 2020. Depuis, ça polémique sur les réseaux sociaux par rapport à ce montant. Certains parlent de faveur des autorités à l’égard du Maire Jean-Pierre Fabre pour son rôle joué dans l’opposition ces derniers mois.

 

 

 

Ce lundi 05 octobre, le Maire de Golfe 4 et son équipe ont échangé à bâton rompu avec la presse sur ces recettes versées aux communes, les difficultés de fonctionnement de la commune de Golfe 4, les conflits litigieux avec certaines communes et le problème avec l’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés (EPAM), lié à la gestion de certains marchés de Lomé.

 

 

En effet, Jean-Pierre a pris fonction depuis le 15 octobre 2019. Depuis, sa commune a du mal à fonctionner faute du retard incompréhensible accusé depuis janvier 2020, par le Trésor public dans le reversement à sa commune des recettes fiscales collectées pour son compte par l’Office Togolais des Recettes (OTR).

 

 

« C’est en septembre seulement que l’OTR nous a versé les 936 millions de FCFA. Pendant un an, nous n’avons pas eu de moyen. Nous sommes en location. Notre situation de trésorerie a entraîné un sous-équipement chronique en mobilier de bureau, matériels informatique, matériels pour travaux d’assainissement pour le compte de la Direction des Services Techniques. Cela a paralysé notre fonctionnement et a constitué l’essentiel de nos préoccupations » a confié le Maire Jean-Pierre Fabre.

La commune de Golfe 4 n’a pas été en mesure pendant un an d’engager les dépenses pourtant prévues au budget, insérées dans son plan de Passation des Marchés (PPM) approuvées par la Direction Nationale du Contrôle des Marchés Publics (DNCMP). Il lui a été impossible donc de construire ou de réhabiliter d’urgence des latrines publiques ou de rapprocher des services des populations, comme la mairie l’a souhaité.

 

 

Pour le Maire Fabre, les 936 millions de FCFA sont sincères parce que la commune de Golfe 4 à des défis énormes. Ensuite, ces recettes ont été collectées dans sa commune.

 

 

« Pour répartir les recettes collectées vers les communes, l’OTR s’est appuyé exclusivement sur le découpage électoral actuel qui a conféré à chaque commune, pour les élections locales du 30 juin 2019, un territoire connu et sur les lois et règlements en vigueur dans le pays. Il a ensuite redistribué sans aucun obstacle, ces recettes sur la base de ces deux éléments » a expliqué le Maire Fabre.

 

 

Pour lui, il est dangereux que certains Maires s’arrangent pour rechercher et trouver un compromis au détriment du respect scrupuleux de la loi par l’OTR. Les assiètes de chaque commune sont différentes, a t-il lancé.

« Ce n’est pas une faveur que le régime a fait à la commune de Golfe 4. Ce n’est pas encore moins par amour à moi Jean-Pierre Fabre. Les fantasmes des gens qui inventent des choses, je les mets sur le compte de l’ignorance. Il faut aussi éviter d’exposer son ignorance partout » a t-il fait savoir.

 

 

 

Parlant de détournement de fonds, le Maire Fabre rassure que le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales a imposé à tous les mairies trois Commissions permanentes et qu’un Maire doit être d’une grande imagination pour détourner de l’argent.

Fabre a informé à la fois que son équipe et lui ont rencontré l’OTR pour en savoir d’avantage sur comment les fonds ont été collectées dans leur commune pour leur permettre d’asseoir désormais la confection de leur budget sur des bases solides et crédibles.

 

 

La commune de Golfe 4 comporte 27 quartiers, de grandes institutions et 33 feux rouges.

Jean-Pierre Fabre explique que les 936 millions de FCFA serviront à faire face aux lourdes charges d’assainissement de la commune notamment le curage des caniveaux, le balayage des rues, le ramassage des ordures et évacuation à la décharge. Il sera question aussi de la sécurité portant sur l’électricité des feux tricolores et éclairage public notamment qui viennent d’être transférées au Golfe 4 par le District Autonome du Grand Lomé (DAGL) et qui constituent des postes les plus importants de leur budget de fonctionnement.

L’autre souci de la commune de Golfe 4 est lié aux conflits litigieux avec les autres communes.

Pour Isabelle Ameganvi, Maire Adjointe de la mairie, le Golfe 4 est la commune de toutes convoitises.

 

 

 

« Notre commune est en conflits litigieux avec les communes de Golfe 5, Golfe 1, Golfe 6 et 2. Nous avons de grandes sociétés donc ces communes s’arrangent pour opérer sur la notre par moment » a t-elle regretté.

 

Selon elle, contrairement à ce que pensent les gens, le Golfe 4 a d’énormes défis.

 

« Personne ne voit tout le travail qui nous attend, ce sont les recettes que l’OTR nous a versées qui préoccupent plutôt » a dénoncé Isabelle Ameganvi.

 

 

L’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés (EPAM) également est un véritable problème à Jean-Pierre Fabre et son équipe. Il estime que la dévolution de la gestion de certains marchés de Lomé notamment celui d’Adawlato et de Gbossimè, à l’EPAM est une entorse à la loi sur la décentralisation qui attribue, en compétence propre, la gestion des marchés aux communes. La situation, alerte t-il se complique avec l’enflure arbitraire des aires contrôlées par l’EPAM autour des marchés, qui prive les communes d’une part substantielle de leurs recettes. Pour lui, les rues adjacentes aux marchés sont du ressort des communes. Ce que l’EPAM ne veut pas entendre.

Fabre a rassuré que le budget sur l’activité économique et l’élaboration du plan de développement de la commune est en court.

 

 

La vision du Maire est d’améliorer les conditions de vie des populations dans plusieurs domaines, transformer le visage de la commune aussi bien, sur les infrastructures, le plan scolaire et sanitaire. Pour le faire, il faut établir le budget.

 

 

« C’est maintenant que nous allons rentrer dans le vif du sujet » a t-il conclu.

 

 

L’Interview