La théorie du règlement de compte : A qui profite le crime ?

 

 

 

Qui a tué ou qui a fait tuer Madjoulba ? Et Pourquoi ? En tout cas, tout comme les populations de sa Doufelgou natale, les Togolais veulent savoir. En témoigne les nombreuses réclamations de vérités sur les enquêtes et les vrais auteurs de ce ténébreux assassinat constaté au matin du 04 Mai dernier.

 

 

 

Des acteurs politiques togolais comme des organisations de la société civile togolaise, toutes les voix ont déploré un tel acte surtout que le corps sans vie du désormais ex premier responsable du 1er BIR (Bataillon d’Intervention Rapide), Bitala Madjoulba, a été découvert dans son bureau. Ce qui suscite plusieurs interrogations. Qui est ou sont ces commanditaires ? Comment le ou les commanditaires sont parvenus à leur fin ? Y a-t-il eu des complicités dans son entourage ? A qui profite ce crime sur quelqu’un qui a encore à la morgue selon certaines informations, les corps de sa maman et aussi de sa sœur décédées ?

 

Si pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, aucun nom d’auteur n’a été divulgué par les enquêtes qui seraient ouvertes, on sait au moins que des officiers sont écroués dès les premières heures qui ont suivi la découverte de son corps. Et ce qui est incompréhensible pour l’ancien officier de l’armée togolaise devenu aujourd’hui acteur politique, Gerry Taama, c’est la nomination dans la précipitation (seulement 24 heures après la découverte du corps de Madjoulba) d’un successeur à l’homme, en la personne du Lieutenant-Colonel Tchangani Atafai. Une erreur administrative qui renforce d’après le président du NET (Nouvel Engagement Togolais), la thèse d’un complot.

 

« Je connais le lieutenant-colonel Atafai, qui est un ancien de Saint cyr. C’est un officier talentueux et sa valeur n’est pas mise en cause. C’est plutôt le timing de cette nomination qui pose problème », écrit Gerry Taama, qui a poursuivi, avec indignation, qu’ « en pays Nawda, un guerrier mort violemment est enterrés en procédure d’urgence, alors donc que rien n’est encore fait, on se précipite pour nommer un remplaçant ». Et plus offusquant encore pour M. Taama ce 1er acte administratif à l’issue d’un tel drame, à savoir la nomination d’un nouveau commandant. Ceci alors que plusieurs unités dans notre armée ont passé parfois « des années avec un adjoint assurant l’intérim du commandement, ou au pire des cas, l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé ». « Nous ne sommes pas non plus en temps de guerre pour qu’il y ait un besoin opérationnel d’un nouveau chef rapidement. Si vous vouliez renforcer la théorie du complot et exacerber la colère de ceux qui se considèrent comme héritiers du colonel Madjoulba, vous ne pouviez pas mieux faire », conclut-il enfin.

Les résultats des enquêtes sont fermement attendus par les natifs de Doufelgou qui se sont déjà signalés en milieu de semaine dernière par une manifestation de leur colère à travers une marche pour revendiquer du président de la République et Chef suprême des armées, toute la vérité sur l’assassinat de leur fils.

 

LTT N°050 du Lundi 11 Mai 2020