Les praticiens hospitaliers mettent leurs menaces à exécution et réclament la tête de Mijiyawa !

 

Ça grogne dans les centres hospitaliers du secteur public du Togo depuis ce mercredi matin. Au Centre Sylvanus Olympio (CHU SO), les praticiens hospitaliers du secteur public scandaient ce matin « Mijiyawa démission », une manière de manifester leurs frustrations suite à leurs doléances restées sans suite malgré leur longue trêve. Le personnel soignant refuse d’être complice de la mort des Togolais dans nos hôpitaux faute de mauvais soins. Le mot d’ordre de ce mouvement d’humeur est l’initiative du Collectif des syndicats qui dans un courrier adressé au gouvernement en début de week-end dernier annonçait un sit-in les 1er et 2 septembre 2021 sur toute l’étendue du territoire national.

 

 

 

Le CHU SO de Lomé comme plusieurs centres hospitaliers du Togo connaissent des mouvements d’humeur depuis ce mercredi matin, a t-on constaté. Les praticiens hospitaliers du secteur public manifestent pour une meilleure gestion de la pandémie du Coronavirus au Togo, la satisfaction de leurs doléances sur les conditions de vie et d’exercice, le renforcement des équipements et plusieurs autres types de revendications. Ces manifestants, très remontés réclament la démission du Ministre Moustafa Mijiyawa de la santé et de l’hygiène publique.

 

 

 

On pouvait lire sur leurs pancartes des messages comme:

« Augmenter la capacité d’accueil en réanimation du CHR Lomé Commune », « La mise aux normes des six centres Hospitaliers régionaux », « La procuration du dernier concours de décembre 2020 », « Le remboursement des arriérés de la part de l’Etat de césarienne aux hôpitaux dans le cadre du projet CARMA »,  » Mijiyawa démission », « La déclaration à la CNSS et à l’Inam du personnel contractuel émargeant sur les budgets COGES », « Le relèvement de la prime de risques et de contagions », « L’octroi d’une nouvelle prime Covid-19 pour le compte de l’année 2021 y compris les agents de santé de l’ANVT et l’ANPE »

 

 

Le personnel médical du Togo visiblement mécontent

« La crise sanitaire est venue aggraver la situation de nos hôpitaux. Nous ne voulons plus être complices de la mort des Togolais malades dans nos hôpitaux. Depuis vendredi, le Ministre refuse de nous recevoir pour échanger sur la situation. On a prévu deux jours de sit-in. Si rien n’est fait, le Synphot et l’ensemble du collectif de la santé, étant un moteur diesel, nous allons passer à la vitesse supérieure en appuyant sur l’accélérateur. Ça fait plus de deux ans que nous sommes restés muets. Là, nous sommes frustrés parce qu’on a un Ministre qui trouve que discuter avec les praticiens hospitaliers, c’est se rabaisser. Avec cette histoire de contractualisation des hôpitaux, on ne comprend rien. On raconte des histoires sur les radios pour berner la populations or sur le terrain, on ne voit rien. Après 5 ans, il faut avoir le courage de mettre le dossier sur la table et faire un bilan. Au même moment, on a des problèmes urgents dans nos hôpitaux. Ça fait plus de 8 ans par exemple que le CHU SO n’a pas de scanner. Il faut que ça change. Nous n’allons pas continuer de nous taire en voyant nos frères et sœurs mourir parce que les soins sont mauvais dans nos hôpitaux. On ne veut plus être complice de cette carence de meilleure soin dans nos centres de santé » a lancé Ali-Bana, porte parole du SYNPHOT bureau local du CHU SO.

 

Les praticiens hospitaliers exigent

une meilleure gestion de la pandémie, l’augmentation de la capacité d’accueil en réanimation du CHR-LC. Les équipements étant disponibles et les travaux d’extension étant faits, ils souhaitent le recrutement du personnel soignant, d’où la nécessité de proclamer les résultats du concours de recrutement organisé depuis décembre 2020.

Aussi la création d’autres centres de prise en charge ou des unités de réanimation COVID dans les CHU et les centres de prise en charge COVID-19 dans les régions, pour éviter les décès dus à la saturation du CHR-LC. L’autre revendication est de rendre rotatives les équipes de prise en charge en augmentant également leur nombre,
payer les arriérés au personnel des Équipes d’Intervention Rapide (EIR).

 

 

Quant aux équipements, les praticiens demandent la dotation des trois (3) CHU du Togo et du CHR-Lomé Commune en scanner, la dotation du CHU Kara et du CHU Campus en appareils d’hémodialyse, la mise aux normes des 6 centres hospitaliers régionaux (CHR).

Le Personnel de santé souhaite également la proclamation du dernier concours et l’organisation, comme promis par le gouvernement, d’un nouveau concours avec absorption de tous les autres contractuels restants, la déclaration à la CNSS et à l’INAM du personnel contractuel émargeant sur les budgets COGES, leur reclassement et qu’ils bénéficient des primes de risques et contagions au même titre que les agents fonctionnaires, l’octroi d’une nouvelle prime COVID-19 pour le compte de l’année 2021 (y compris les agents de santé relevant des programmes tels que l’ANVT et l’ANPE, etc.) du fait de la prorogation de l’état d’urgence sanitaire et comme motivation au personnel de santé.

Le statut particulier et fonction publique hospitalière préoccupent ces hommes souvent aux fronts dans nos centres de santé.

Ils exigent le relèvement de la prime de risques et de contagions, le relèvement des primes de gardes et d’astreintes au personnel de santé en mettant une différence entre les week-ends, jours fériés et les gardes ordinaires. Ces relèvements prendront effet à partir de 2022.

 

 

Pour L’audit externe de la contractualisation après 5 ans de mise en œuvre, ils veulent le remboursement des arriérés de la part de l’État de césarienne aux hôpitaux dans le cadre du projet CARMA.

Le sit-in continue demain. On attend la réaction des autorités du pays.