Non, monsieur le ministre Ihou, ces menaces sont totalement déplacées

zaga

 

 

 

 

Dieu m’est témoin, je fais partir des politiciens les plus engagés dans la lutte contre la covid-19. J’ai été le premier à visiter le CHU Lomé commune pour me rendre compte de l’état des installations. J’ai été au front sur la communication et la sensibilisation contre la covid-19, la production des masques et l’assistance aux plus démunis et aujourd’hui, je fais partir de ceux qui encouragent nos concitoyens à aller se faire vacciner, quand les conditions de disponibilité des vaccins seront réunies.

 

 

 

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Mais pas par la menace. Surtout pas par la menace. Je suis diabétique, j’ai 46 ans et je vis à Lomé. Actuellement, même si je le voulais, je ne peux pas être vacciné. Et avec la bataille que se livrent les pays pour la commande des vaccins, ce n’est pas demain la veille où on aura les 14 millions de doses (2 doses par personnes) pour vacciner tout le monde.

Ces menaces me scandalisent. Voilà pourquoi le gouvernementale doit faire la différence entre les communicateurs et les scientifiques. Les médecins devraient peut-être se limiter aux données scientifiques. Quand on menace le personnel médical de lui supprimer son assurance si jamais quelqu’un de ce corps n’était pas vacciné, c’est un peu ne pas tenir compte des sacrifices consentis par ce même corps au moment où il y avait zéro protection, et que les gens travaillaient sans masque ni gel. Ce n’est pas inadmissible. On leur doit plus de respect, il me semble.

 

 

 

Et de quoi s’agit il ? Il s’agit pourtant d’un vaccin dont l’admission vient d’être suspendue dans plusieurs pays. Les gens ont le droit d’être inquiets, de se poser des questions. C’est tout à fait légitime. Il s’agit de nos vies et de celles de nos proches. Le sida est mortel, et il y’a une médicament, mais on n’a jamais forcé tout le monde de se tester, et même quand quelqu’un est testé positif, on ne l’a jamais forcé à prendre les médicaments, pourtant il peut continuer à contaminer les gens. C’est de ça il s’agit. Nous restons encore responsables de nos corps. Laissez-nous cette liberté là, au moins. Abawoé !

Soyons raisonnables. C’est par la pédagogie, le sens de l’écoute et la communication affable qu’on amènera les Togolais à aller se faire vacciner, et non les menaces. Je suis diabétique mais j’ai plus de risques de mourir d’un avc, d’une insuffisance rénale, d’une crise cardiaque que par la covid-19 au Togo. Et si j’ai une insuffisance rénale, il n’ya aucune prise en charge pour faire face à cette maladie. Ça aussi, C’est la vérité. Comme je l’ai expliqué dans un précédente publication, en 2020, c’est environs 5000 contaminés de covid-19 et de malades de cancer: nous avons eu 2000 morts de cancer contre 88 de covid-19. Et nous n’avons toujours qu’une seule oncologue au Togo. Dois-je augmenter le volume ?

 

 

Sur le fond, je ne suis pas fâché contre les propos de ces médecins mais plutôt déçu. Je ne sais pas pourquoi aujourd’hui certains médecins font plus de zèle là où une posture simplement neutre leur donnerait plus de crédibilité. Le programme covax distribue gratuitement des vaccins aux pays peu développés, et il est évident que les quantités promises ne feront pas vacciner tout le monde. Au lieu d’encenser en permanence le gouvernement, il serait mieux de l’inciter à trouver d’autres sources d’approvisionnement pour combler les manques. Tout le monde ne sera pas vacciner avec le covax.

 

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Pour finir, les gens s’en prennent aux fake news sur les réseaux sociaux comme si ceux-ci provenaient d’entités médias organisées. La rumeur se nourrit aussi du silence de la communication officielle. Et si en retour on sert des menaces aussi révoltants, on n’est pas sortie de l’auberge. Le scepticisme va grandir davantage. Les gens auront l’impression qu’on leur cache quelque chose. Il ne se bousculeront pas pour se faire vacciner.

 

 

 

Le gouvernement devrait revoir sa communication en terme d’incitation à aller se faire vacciner. Empahnie, pédagogie, simplification, voilà les trois mots qui me viennent à l’esprit.

Et vous donc, qu’avez vous pensé de la sortie de nos médecins ?

Je me ne veux pas de menaces en retour.

 

 

Gerry