Pétrolegate, Cas Agbéyomé, 4e mandat…Kpatcha Gnassingbé se confie [Exclusif]

 

 

 

 

Le 12 avril prochain, le demi-frère du chef de l’État togolais Kpatcha Gnassingbé aura bouclé douze ans de détention à la prison civile de Lomé. Condamné à 20 ans de prison pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État, l’ancien ministre de la défense, a décidé de briser son silence en se prononçant, dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, sur la réélection de son demi-frère Faure Gnassingbé, le 22 février 2020, l’affaire Bolloré et le Pétrolegate. C’est donc dans sa cellule individuelle dans le quartier VIP de la prison civile de Lomé que nous rencontrons Kpatcha Gnassingbé…

 

 

 

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Depuis votre arrestation en 2009, beaucoup de chose ont été dites sur vous et votre implication dans la tentative d’atteinte à la sûreté de l’État dans laquelle vous êtes cité. Pouvez-vous aujourd’hui éclairé l’opinion togolaise sur votre culpabilité dans cette affaire ?

D’abord je tiens à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser encore au peuple togolais. Maintenant pour en revenir à votre question je crains ne plus avoir grand-chose à dire. Vous avez sans doute suivi de bout en bout mon procès et les déclarations que j’ai faites au cours de l’audience. Je vais m’en tenir à ses déclarations parce que j’estime qu’il est aujourd’hui inutile de crier mon innocence ou les irrégularités de la procédure qui m’a conduit en ces lieux. Je laisse cette charge à mes avocats.

 

On a pu voir en décembre et en janvier 2017 la libération de deux personnes qui étaient en détention dans cette même affaire. Est-ce que ces libérations vous donnent espoir en ce qui concerne votre propre situation ?

C’est en tout cas mon souhait. Vous savez, la prison n’est pas un hôtel 5 étoiles donc vous comprendrez que ces libérations me donnent espoir pour ma propre libération dans les prochains jours, même si je sais que cela ne sera pas si facile. Il est clair que si la justice devait faire son travail j’aurai été libéré depuis. Vous avez sans doute lu le rapport du groupe de travail sur la détention arbitraire ou encore la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO qui a estimé que mon procès n’a pas été équitable ! Tout ce qu’il me reste aujourd’hui c’est d’espérer la grâce présidentielle !

 

 

 

 

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Revenons au nouveau quinquennat . Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’affaire Bolloré, l’affaire Pétrolegate ?

Je ne vois personne à qui profite la situation actuelle de notre pays. Ni au président Faure, ni à l’opposition et encore moins au peuple togolais. Je trouve un peu déplorable qu’à 8 millions seulement de Togolais on ne puisse pas être capable de gérer nos propres ressources et qu’il faille des ressources financières des autres pour entacher nos scrutins. Il a fallu que la justice française s’en mêle pour que les togolais sachent se qui se passe dans leur pays. Aujourd’hui le gouvernement de mon frère a refusé tout commentaire sur le sujet et c’est triste. Concernant l’affaire Pétrolegate, je dirais simplement qu’on traine ceux qui sont citer devant la justice pour qu’on permette aux togolais que justice soit faite.

 

 

À chaque élection présidentielle au Togo, l’opposition conteste les résultats sortis des urnes, selon le Dr Agbéyomé a-t-il gagné les élections de février 2020 ?

 

 

 

Savez-vous que Agbéyomé a toujours été considéré par mon feu père, comme un frère à nous ? Aujourd’hui, il continue de contester les résultats sortis des urnes. Je comprends son attitude, parce qu’il sait d’ailleurs comment cela fonctionne et il sait qu’il a été roulé dans la farine par ceux qu’il a aidé à roubler d’autres auparavant. C’est le Togo comme il va ! Mais il faut à un moment qu’une décision soit prise.

Et quelle pourrait être cette décision selon vous ? Que Faure Gnassingbé quitte le pouvoir? Que l’on arrête Agbéyomé ?

Est-ce que vous êtes sûr que c’est cela le vrai désir du peuple…Vous savez, aujourd’hui quand on parle du peuple togolais on fait allusion aussi bien aux militants d’UNIR qu’à ceux de l’opposition. Et je ne suis pas sûr que les militants d’UNIR souhaitent aujourd’hui le départ de leur président. Je crois donc qu’il faut que le pouvoir et l’opposition fasse des compromis pour contenter un camp comme l’autre…
Quel type de compromis par exemple ?

Je ne crois pas que ce soit mon rôle de leur dire quelle décision prendre. Si c’était le cas vous m’auriez vu bien habillé dans un costume cravate au Palais de la Marina… [Rires]…

 

 

Monsieur le ministre, en septembre 2017, des journaux avaient révélé que votre lieu de détention aurait été fouillée parce qu’on vous soupçonnait de vouloir provoquer une mutinerie à la prison civile de Lomé. Des rumeurs courraient également que vous seriez le principal financier du leader du PNP Tikpi ATchadam. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

 

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[Fou rire pendant près d’une minute] … Vous les journalistes vous ne cesserez jamais de m’étonner. Que j’ai fait quoi ? [Rires…]. Ecoutez ! Je ne veux même pas répondre à cette question parce que tout cela me parait un peu ridicule. Et puis je crois que c’est le propre des Togolais que toujours regarder dans la mauvaise direction à chaque fois qu’ils font face à un problème. Kpatcha Gnassingbé est loin d’être le problème actuel du Togo…

 

 

Une dernière question, quel serait votre message pour les Togolais en ce jour du 1er avril 2021 ?
Je leur dirai tout simplement de ne pas accorder d’importance à cette parodie d’interview parce que ce n’est qu’un poisson d’avril de l’année 2021…

 

 

 

 

TGWB