Pétrolegate : quand le ministre Trimua enfonce les incriminés

 

 

 

Lorsque presque tous les jours, nous martelons l’impératif pour nos dirigeants de veiller à  contenir la communication gouvernementale, des gens ont tendance à penser que c’est par simples caprices. En réalité, c’est parce que nous avons une conscience claire et précise de l’impact négatif que les failles et les incohérences dans les actions ou dans la simple communication gouvernementale laissent sur les citoyens.

 

 

A LIRE AUSSI :  Pétrolegate : ça sent le roussi pour les mises en causes !

 

Le dossier brûlant du « petrolegate » vient justement corroborer notre position. En effet, en fin de semaine dernière, le ministre des droits de l’homme, par ailleurs porte-parole du gouvernement, a pris sur lui de crever l’abcès et de révéler certains éléments intéressants dans ce dossier.

Alors que depuis des semaines, un rapport d’audit circule un peu partout dans les journaux et sur les réseaux sociaux, confirmant des malversations graves dans les procédures de commande, d’achat et de distribution des produits pétroliers dans notre pays, le Ministre Trimua affirme que ce rapport comporte des creux et est établi sans un aucun respect du principe sacrosaint du contradictoire.

 

 

A LIRE AUSSI : Coronavirus au Togo: Christian Trimua rappelle les hommes politiques à l’ordre

 

Mais pire, selon son propre propos, aucune mission d’audit n’avait été commanditée par le gouvernement.

Au contraire, il s’agirait d’une opération routinière de conciliation de données qui a été demandée à la direction générale du trésor appuyée par l’inspection générale des finances, dans l’unique but de comparer les chiffres.

Mais la révélation la plus grave faite par le porte-parole du gouvernement et qui confirme une forme avancée de désordre au sommet de l’Etat, reste qu’en cours de parcours, les termes de références de la mission confiée à ces structures auraient été modifiés.

 

 

 

 

Cette révélation est d’autant plus grave que l’on se demande juste on est où là ?

 

 

Qui a osé modifier les termes de références de la mission ? Et pour quelle fin? Que fait donc l’État devant un tel désordre alors que le sujet dont le peuple attend avidement la manifestation de la vérité est aussi sérieux qu’urgent engageant la vie de toute la nation ?

Comment avoir donc laissé un tel dossier pourrir dans l’esprit du citoyen si tant est que le rapport ainsi en circulation n’est pas fiable et n’a obéit à aucun principe professionnel d’établissement d’un document de cette nature?

 

 

 

A LIRE AUSSI: Sérail: la lettre de Fousséna Djagba qui a secoué Sabine Mensah, la mère de Faure

Comment laisser autant de temps à une information poison dans l’esprit des togolais alors qu’elle incrimine d’éminentes personnalités au sommet de l’État et ébranle la crédibilité des dirigeants eux-mêmes ?

Toutes ces questions nous taraudent l’esprit et confortent clairement le besoin urgent pour nos gouvernants de se donner les moyens de contenir la communication gouvernementale afin d’épargner le peuple, des intoxications qui renforcent d’ailleurs sa méfiance vis-à-vis de l’officiel togolais.

Il urge donc pour nos dirigeants de situer clairement l’opinion sur les tenants et aboutissants de ce dossier sensible afin d’établir la vérité autour de ce sujet.

 

 

 

Luc Abaki