Politique : Gilchrist Olympio fait son grand retour !

 

Absent du territoire national pendant plusieurs années, le président national, établi à Accra au Ghana, un peu loin donc des « togolaiseries », est arrivé à Lomé ce jeudi 9 juin 2022 dans la soirée. Pour tenter de mettre de l’ordre dans le parti qu’il préside depuis plusieurs décennies, dit-on.

 

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Gilchrist Olympio, le patron de la formation politique à la couleur jaune, selon certaines informations, a franchi la frontière d’avec le Ghana dans la soirée de ce jeudi, autour de 17 heures 30. Ce n’est plus la ferveur populaire du jadis, lorsqu’il était encore le leader charismatique de l’opposition, mais une partie importante des membres de ce qui reste du bureau national de l’Union des forces de changement est allée l’accueillir à la frontière Togo-Ghana.

 

En effet, il a été accueilli par les membres élus du Bureau politique du parti, notamment Me Jean-Claude Homawoo, conseiller spécial, François Essolabinam Lokadi, sixième vice-président (tous les deux sont membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Elisabeth Pandam, conseillère du bureau, Sena Alipui, conseiller spécial et troisième Vice-président de l’Assemblée nationale, Komi Agbanu, président du groupe parlementaire du parti à l’Assemblée nationale, Géatan Ahoomey-Zunu, vice-président de la Commission Finance et Développement économique de l’Assemblée nationale, Emmanuel Vivien Tomi, conseiller à la communication, entre autres.

Elliot Ohin, deuxième vice-président de l’UFC, accusé de vouloir prendre le poste du “Boss” et sa suite n’ont pas répondu présents à l’accueil.

 

Les temps ont changé. Il est loin, très loin, jadis où une partie de ce que Lomé compte de l’opposition (très contestataire) est capable de se rendre à la frontière pour accueillir le premier opposant au régime cinquantenaire.

 

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En 2017, le président national de l’UFC annonce son retrait de la vie politique. A l’époque, il a fait une déclaration qui est restée dans l’histoire. En effet, « L’avenir de l’UFC, de la contestation politique, et du Togo, devront demain être imaginés et poursuivis par des jeunes hommes et femmes de moins de 80 ans », déclarait-t-il, avant de tirer à boulets rouges sur le pouvoir en place, avec lequel il a signé 2010 un accord de partage du pouvoir. Ce qui s’est révélé être un marché de dupes.

 

« Force est de constater que les termes de cet accord ne sont pas entièrement réalisés. Malgré ces insuffisances, nous avons fait le difficile choix de rester fidèle à notre engagement, conscients du fait que les espérances de changement et notre vision d’un Togo nouveau sont toujours à réaliser », déplorait-il, souhaitant le « retour aux fondamentaux de la Constitution de 1992 », pressant en vain Faure Gnassingbé, le chef de l’Etat, d’accepter « le principe de ne pas se représenter à la présidentielle de 2020, afin de laisser le champ libre à une consultation démocratique libre ».

Peu après cette sortie fracassante, celui qui est aujourd’hui le chef de file de l’opposition, fait ses valises pour s’établir au Ghana, partageant sa vie entre Accra, Paris voire Londres.

 

 

Derrière, son parti continue de perdre son influence. En effet, l’UFC est minée par une guerre de leadership. Deux camps s’opposent, chacun de son côté tente de prendre le contrôle de la direction du parti.

Gilchrist Olympio donne l’impression de laisser faire, afin d’être toujours rester aux manettes. Maintenant qu’il est de retour au bercail, l’octogénaire va devoir prendre des courageuses mesures qui s’imposent pour ramener l’ordre et le calme dans la maison. Cela passe, nécessairement, selon certaines cadres du parti, par l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire élective. Confiera-t-il la direction du parti à une autre personne surtout qu’il est fatigué par l’âge, et probablement par de petits bobos ? Où voudra-t-il s’accrocher à la présidence jusqu’à ce que mort s’en suive comme beaucoup de ceux qui se réclament de l’opposition le font ici et ailleurs ? that’s the question.

 

Avec iciLome