Rwanda : 29 ans après le génocide perpétré contre les Tutsi : des suspects toujours en liberté

 

 

Alors que le Rwanda commémore le 29e anniversaire du génocide commis contre les Tutsis de 1994, ce vendredi 7 avril 2023, plus de 1 000 suspects de génocide sont toujours en fuite et échappent à la justice, selon les données de l’Organe nationale de poursuite Judiciaire (NPPA).

 

 

La coordinatrice du Département des crimes internationaux (DCI) de l’NPPA, Charity Wibabara, a déclaré que cette organe nationale a mené des enquêtes sur les fugitifs du génocide résidant dans divers pays, afin de traduire en justice un grand nombre de fugitifs. Jusqu’à présent, sur les 1 148 inculpations et mandats d’arrêt internationaux émis, 1 094 n’ont pas encore été exécutés.

Wibabara a déclaré : « Jusqu’à présent, 25 poursuites ont été engagées
par des pays étrangers et 29 suspects de génocide ont été envoyés au Rwanda par extradition, transfert ou expulsion. »

Les chiffres montrent que la République démocratique du Congo (RDC) compte le plus grand nombre d’inculpations et de mandats d’arrêt internationaux concernant les suspects de génocide, avec 408 inculpations envoyées à ce pays.

Cela signifie que plus d’un tiers (408 suspects de génocide) des plus de 1 000 suspects recherchés se trouvent en RDC. Wibabara a observé que cela est dû, entre autres, au manque de volonté politique, qui est le cas dans de nombreux pays africains.

Pour lutter contre ce problème, l’NPPA effectue des visites de suivi dans divers pays, encourageant l’établissement de cadres législatifs avec des pays qui n’ont pas criminalisé le génocide et les crimes contre l’humanité, ainsi que l’établissement d’accords bilatéraux pour permettre l’extradition et le transfert des suspects de génocide.

Quant aux suspects de génocide séniles, comme Félicien Kabuga, Wibabara a déclaré que l’NPPA prenait des mesures humanitaires examinées au cas par cas pour s’assurer que ces suspects soient traduits en justice malgré leurs maladies liées à l’âge avancé. Elle a ajouté que cela ne constitue pas une menace pour la fourniture de justice.

Enfin, Wibabara a indiqué que cinq inculpations ont été envoyées au
Royaume-Uni concernant des suspects de génocide vivant dans ce pays européen, qui font toutes l’objet d’une enquête. Les deux pays collaborent pour s’assurer que ces suspects soient traduits en justice.

Avec fr.igihe