Trading au Togo: ces énormes secrets cachés aux investisseurs

 

 

C’est la nouvelle trouvaille des jeunes au Togo. Tous ne jurent que par cela. Investir 1000 fcfa et gagner 50%, 75%, 100% voire jusqu’à 200% du capital de base par semaine, toutes les deux semaines ou par mois. Et les nouveaux traders pullulent les rues de notre pays avec des structures construites sur des châteaux de cartes qui s’écroulent ou vont s’écrouler au moindre petit souffle.

 

Le trading comporte plus de risques que de gains et les entreprises qui se créent dans le domaine n’expliquent jamais aux investisseurs et à leurs clients si on peut les appeler ainsi les risques de perdre en une fraction de seconde leurs investissements. Ces nouveaux Bernard Madoff togolais avant d’inviter les gens à prendre de tels risques ne disent rien de leurs actifs ni de leurs passifs. Ils ne disent rien non plus de leur portefeuille personnelle ce qui pourrait permettre d’établir la confiance.

Et pourtant les ancêtres de ces bulles qui se dégonflent vite ont comme noms au Togo IDH et REDEMARRE qui avaient donné l’illusion à une frange de Togolais de devenir rapidement riche sans aucun effort.

 

 

 

La bourse comporte tellement de risque parce qu’elle n’est pas établie sur des valeurs stables. Le cas typique de ces dégringolades est celui du magnat juif américain Bernard Madoff qui recevait par le biais de son fonds (Bernard Madoff Investment Securities) des capitaux à gérer, qu’il investissait dans des hedge funds (fonds d’investissement à risque), dont la performance était réputée supérieure à la moyenne. Lorsque la performance n’était pas au rendez-vous, au lieu de diminuer le rendement distribué aux investisseurs, il prenait tout simplement l’argent des nouveaux investisseurs et l’utilisait pour payer les anciens. De ce fait, il donnait l’impression d’une performance exceptionnelle, sur la base de laquelle il attirait de plus en plus d’investisseurs, mais année après année, il dilapidait le capital que ceux-ci lui avaient confié. Et voilà exactement ce qui s’opère actuellement dans notre pays. Et cette bulle se dégonfle toujours très vite.

Les autorités ne prennent pas encore la mesure de ce qui se trame et beaucoup de personnes risquent dans quelques mois de perdre toutes leurs économies à cause de leur incurie. Il faut des lois strictes pour contrôler ce domaine et faire diminuer les risques. Présentement jeunes et moins jeunes n’ont que le trading en bouche et prennent exemple sur Ghislain Awaga, 23 ans, dont on dit qu’il est milliardaire grâce au trading et sa société «Global Trading Corporation». On oublie simplement que Bernard Madoff le «génie» de Wall Street avait créé son fonds d’investissement à seulement 22 ans mais était l’épicentre du crash boursier de 2008 qui a plombé la finance mondiale. Tout près de notre pays, Jérôme Kerviel, trader réputé a fait perdre à la banque française Société Générale la bagatelle de 50 milliards d’euros en un laps de temps dans le trading. Tous ces exemples doivent pousser le gouvernement à légiférer en la matière afin d’en fixer les règles.

 

 

 

Certes on relèvera qu’aucune entreprise humaine ou la richesse ne peut s’obtenir sans risque. Oui encore faut-il savoir que la seule richesse pérenne ne s’obtient que par le travail, l’abnégation. Dans notre société actuelle, tout le monde veut devenir riche sans faire d’effort.

Surtout une frange de la jeunesse qui ambitionne de tout mais reste réticente à retrousser les manches, à comprendre que le réconfort ne vient qu’au bout de l’effort et qu’il n’existe aucune alternative autre que le travail à la richesse. Il faudra commencer à déconstruire cette folle idée qui s’accapare l’esprit de nos compatriotes à devenir millionnaire ou milliardaire pour presque rien et en peu de temps. La chute risque d’être retentissante et catastrophique. Attachez-vous à votre travail ou commencez à en trouver un. Le salut est à ce bout.

 

 

J’ai encore dit…

Anani Sossou