UNIR: après la bataille électorale, la bataille de clans autour de Faure

 

 

Ils se sont serrés les coudes durant la période électorale pour s’assurer une fois encore la victoire à l’élection présidentielle. Le parti UNIR a bel et bien mérité son nom durant cette période.

Il fallait un front commun pour faire face à l’adversaire politique. Debout comme un seul homme, ils ont sillonné tous les coins et recoins du pays pour convaincre les populations que leur champion était le meilleur des candidats.

 

Ministres, Directeurs généraux des grandes sociétés d’Etat, cadres de l’administration et même les poids lourds du secteur privé, tous ont contribué de diverses manières à la grande victoire. Depuis le 3 mai dernier, le Président de la République a prêté serment ouvrant ainsi la voie à un nouveau mandat de 5 ans.

 

 

Un pays, ça ne se dirige pas seul. Le Chef de l’Etat a besoin des collaborateurs. Nous y sommes d’ailleurs. S’il y a un sujet qui préoccupe à l’heure actuelle le chef de l’Etat en dehors de la pandémie de la COVID19 c’est sans nul doute la formation de la nouvelle équipe gouvernementale.

 

Les choses ne sont pas si aisées pour un Président élu qui doit se montrer reconnaissant vis-à-vis des grands artisans de sa victoire du 22 février. La moisson n’est pas si grande, mais les ouvriers sont très nombreux et très ambitieux.

 

 

Beaucoup resteront sur le carreau puisqu’au finish, il faudra choisir parmi ce beau monde qui toque à la porte du gouvernement. La liste des prétendants à une place au soleil deviennent de plus en plus nombreux. Au même moment ceux qui sont au poste s’accrochent et ne sont pas prêts à abandonner.

 

Le casting en politique est un vrai casse-tête pour Faure Gnassingbé qui nous a habitués à mettre un temps fou dans la formation du gouvernement à chaque fois que l’occasion se présente.

 

Au moment où nous nous mettons sous presse, Klassou Selom qui aura passé 5 ans à la Primature maintient encore le suspens autour de sa démission ceci, près d’un mois après la cérémonie de prestation de serment. Il se murmure que l’actuel locataire de la primature caresserait le rêve d’être reconduit.

 

Pendant ce temps, ceux qui attendent leur tour à la tête du gouvernement croisent les doigts.

 

Dans ces genres de situation, ce n’est plus la grande ambiance, la cohésion remarquée pendant les élections n’est plus au rendez-vous. Les différents clans qui entourent Faure Gnassingbé se combattent et s’entre déchirent.

 

Dans ce jeu de positionnement, tous les moyens sont bons et tous les coups sont permis pour déstabiliser, l’adversaire qu’on redoute à tel ou tel poste. La presse n’est pas du reste dans ce jeu, il est fréquent de voir durant ces périodes des attaques par journaux interposés.

 

 

Des campagnes médiatiques parfois organisés, les unes pour vanter, les autres pour exhiber les prétendus dessous de tel ou autre membre du gouvernement dont la tête ne plait pas. Les moins cartésiens vont jusqu’à soupçonner des pratiques occultes et mystiques pour se tailler une bonne place dans le prochain gouvernement.

 

D’aucuns pensent d’ailleurs que cette guerre des clans autour du Président de la République est parfois à l’origine du grand retard accusé dans la formation du gouvernement. La compétence, la géopolitique, la question du genre, autant d’éléments dont il faut tenir compte dans les choix de ceux qui vont œuvrer auprès du Chef de l’Etat pour la réussite de son mandat.

 

Comment réussir l’alliage entre ceux qui veulent entrer et ceux qui y sont déjà, l’équation demeure toujours compliquée à chaque fois Pour le locataire de la Marina.

 

Le Libéral