[OPINION] « Vie chère et corruption, des ennemis intimes»

Plus de 53% des Togolais vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Ce taux s’élève à 76% dans la préfecture de l’Oti Sud. C’est considérable !

 

 

 

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Pour toute cette population très précaire, et même pour une autre proportion ayant des conditions de vie à peine au-dessus du seuil de pauvreté, la vie chère est au quotidien un puissant facteur de destruction de dignité. Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui, il a même tendance à s’empirer.

 

En très peu de temps, les prix des produits de base ont explosé. Le bol de gari est passé de 600 francs CFA à 1200, le maïs de 400 à 600, voire plus, le haricot de 2000 à 2500, la bouteille de 1,5 litre d’huile de 1100 à 1700. Avec la même somme qu’elle amène au marché, la ménagère revient avec son panier de plus en plus vide.

 

 

Parallèlement, les Togolais constatent que le niveau de corruption qui gangrène le pays atteint des proportions jamais égalées. L’impunité protectrice est devenue le facteur aggravant de cette plaie qui ronge la richesse nationale et perturbe l’économie. La combinaison de la corruption et de l’impunité accentue la trappe à pauvreté des citoyens. Il faut lutter contre cela.

En lieu et place, les autorités politiques clament à longueur de discours qu’elles luttent contre la corruption et pour l’amélioration du climat des affaires. Elles prennent donc ici et là, des textes réglementaires qui au final se présentent comme un faire-valoir aux yeux des organisations internationales. Ces lois ne produisent aucun effet positif concret, ni pour la transparence ni contre la corruption. Pendant ce temps, la vie chère s’empire, négligée par les dirigeants.

 

 

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La corruption impunie, donc entretenue, nourrit la vie chère. Résultats, le régime est discrédité aux yeux de la population. Cette dernière subit, abandonnée à elle-même. De surcroît, le peuple est frappé d’interdiction de manifester son mécontentement. On frappe et on interdit de pleurer, c’est contre notre culture !

Le gouvernement doit cesser de flageller les Togolais avec la vie chère, les restrictions de la Covid-19, la fermeture des frontières, les arrestations abusives, les privations des libertés et tous les abus sur les droits humains.

C’est ce que les Togolais attendent du régime en cette fin d’année.

 

 

Gamesu

Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais