«…Et quand vous vous opposez, les invitant à un combat d´idées, ils disent: Appelons-le et donnons-lui quelque chose de ce que nous mangeons; certainement qu´il a faim. Quand vous refusez, ils cherchent à vous faire peur. Et quand vous résistez, ils cherchent à vous éliminer. Voilà le jeu démocratique au Togo » Salifou Tikpi Atchadam.
Service Central des Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la Gendarmerie nationale. Une dénomination pompeuse qui n´est qu´une coquille vide ou plutôt un centre renfermant des cachots de torture pour tout Togolais ou Togolaise qui a la malchance de ressembler à un opposant au régime de dictature des Gnassingbé.
Voilà le lieu où Agbéyomé Kodjo fut convoqué comme un vulgaire bandit. La première fois, il ne s´est pas rendu à ce rendez-vous plus que bizarre; bizarre parce qu´il ne comprend pas que lui, l´élu du peuple, soit convoqué pour s´expliquer sur des sujets qu´on lui reprocherait.
Au lieu de préparer leur départ du pouvoir, Faure Gnassingbé et ses complices cherchent à faire peur. Des avocats furent envoyés pour représenter celui qui n´est plus un citoyen ordinaire, mais le nouveau Président démocratiquement élu de la République togolaise.
Deuxième convocation pour aujourd´hui jeudi, 09 avril 2020. Naturellement le Président élu ne peut pas se rabaisser ainsi devant ceux qui ont toujours perdu les élections présidentielles au Togo, et surtout celles du 22 février où leur champion fut battu à plate couture. Mais pour rester dans la légalité, il se fait représenter par des avocats.
Mais bien avant l´heure du rendez-vous Faure Gnassingbé fait envoyer toute une armada militaire chez lui pour d´abord terroriser le voisinage, et faire peur au Président Agbéyomé et au prélat Monseigneur Kpodzro; car il a oublié que les deux personnalités, assurées de la justesse de la cause pour laquelle elles se battent, respirent la sérénité. Cherche-t-il à faire arrêter l´élu du peuple pour continuer à règner sur le Togo par la force?
En tout cas ce n´est pas la première fois que des éléments des forces de l´ordre et de défense se déploient devant le domicile de Dr Messan Agbéyomé Kodjo. Mais cette fois-ci ils étaient arrivés avec de gros engins de guerre.
Tout ce déploiement, tous ces soldats ou policiers, tout ce carburant pour les gros engins militaires, c´est beaucoup d´argent du contribuable togolais qui s´en va inutilement, parce que tout simplement il y a quelqu´un à la présidence de la République qui se croit le Dieu du Togo, qui se croit assis sur un héritage familial et qui est prêt à marcher sur beaucoup de cadavres de ses concitoyens pour monarchiser notre pays. Serait-il d´ailleurs à son premier essai?
Non. hélas! Qui a oublié 2005? Que c´est stupide de chercher à compliquer ce qui ne l´est pas. À côté chez nos voisins, l´alternance est entrée dans les habitudes et les anciens présidents dans ces pays-là font la fierté de leurs peuples. Pourquoi pas au Togo? Le fait que des barons soient envoyés par Faure Gnassingbé chez Agbéyomé Kodjo pour négocier ou pour le corrompre prouve à suffisance qu´ils savent pertinemment qu´ils ont largement perdu les élections du 22 février 2020. Mais c´est une grande insulte à l´intelligence du Togolais, si malgré leur impopularité, ils ne pensent qu ´à corrompre par l´argent pour ne pas devoir quitter le pouvoir.
La foule de Togolais et de Togolaises qui ont pris d´assaut les alentours du domicile du Président élu ont réussi faire déguerpir ce lourd déploiement militaire. Ces Togolais ont montré que Agbéyomé n´est pas seul, et que les populations ne laisseront plus ce régime continuer à compter sur la force pour forcer la main au droit. Faure Gnassingbé doit comprendre qu´il serait plus sage pour lui d´organiser tranquillement une passation de pouvoir au Président élu.
Décidément, cette fois-ci les éternels voleurs d´élections au Togo ont trouvé garçons!
Samari Tchadjobo