Bac 2 au Togo : voici pourquoi il faut repenser les programmes scolaires

 

Depuis des décennies, les épreuves du Baccalauréat deuxième partie au Togo n’ont presque jamais changé.

 
 
 

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En Histoire comme en Géographie, les sujets sont comme axés sur des thématiques éloignes de nos réalités. Ainsi, on demande aux candidats, tout Togolais qu’ils soient, de présenter dans la première partie une dissertation où il faut montrer le rôle du milieu naturel dans le développement agricole des États-Unis d’Amérique.

 
 

Dans la seconde partie, il leur faut identifier les caractéristiques du dynamisme du commerce extérieur des USA. Nous sommes en Géographie, et ces sujets valent douze (12) points. En Histoire (8 points), même combat : les élèves doivent, puisque c’est un devoir, expliquer la position des USA et de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) lors de la lutte des peuples colonisés pour l’indépendance. On parle là du deuxième sujet de la session normale du Baccalauréat togolais. Dans le premier sujet, en Histoire, les apprenants devraient dire en quoi consistait l’Union française, l’étape qui l’a suivie dans le processus de décolonisation en Afrique noire francophone et des questions semblables. Et pour se taper les 12 points à grappiller pour ne pas se faire recaler, les apprenants ont intérêt à s’y mettre. D’ailleurs c’est dans le programme scolaire.

 

 

Qu’on demande aux élèves des aptitudes sur les États-Unis d’Amérique, la Constitution française ou encore l’URSS n’est pas mauvaise chose en soi. Mais le faire au détriment des richesses culturelles africaines, de nos empires longtemps mis en sourdine dans les livres d’histoire conçues à la sauce occidentale, de nos héros, de l’histoire africaine, togolaise pour ainsi parler, c’est noyer tout un pan de l’histoire de toute une culture qui n’est pas moins importante que celle longtemps mise en avant.

 

 

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Il est vrai qu’en Géographie de ce premier sujet, les questions ont porté sur la géographie togolaise. Mais c’est inquiétant qu’on en arrive à toujours ramener des sujets qui, s’ils participent de la culture générale de tout être humain, ne servent pas dans la vie pratique et n’aident pas en raison de nouveaux enjeux géopolitiques qui doivent peser dans la balance scolaire.

Les autorités doivent repenser les programmes scolaires de manières à intégrer des cours à même de faire connaître aux apprenants ce que l’Afrique regorge de talents, qu’il s’agisse en économie, en sport ou en science. Cela doit se faire hors de tout afro centrisme de petite semelle.

Les élèves ne doivent pas devenir étudiants avant de toucher du doigt les luttes pour la cause noire aux États-Unis ou les épopées africaines. Il y va du développement de tout un continent. Continuer de prodiguer des programmes désuets n’aidera pas la relève à s’identifier à ses racines, à s’approprier sa propre histoire.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche doit travailler en ce sens.

 

Avec Le Correcteur