Bénin : le gouvernement rejette tout acharnement contre le clan Madougou

 

Il n’y a pas de chasse aux opposants au régime du président Patrice Talon au Bénin. En tout cas pas dans le dossier pour lequel l’opposante Reckya Madougou a été interpellée puis placée en garde à vue. Alain Orounla l’a assuré jeudi 4 mars 2021. Interrogé par la radio allemande DW, le porte-parole du gouvernement béninois a rejeté tout acharnement contre Reckya Madougou. « Il ne s’agit pas du tout d’un acharnement. (..) Il n’y a pas du tout d’arrière-pensée ni de procès d’intention », a assuré Alain Orounla.

 

 

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Le ministre porte-parole du gouvernement béninois jure que l’interpellation de Reckya Madougou, qu’il évite de nommer, s’inscrit dans le cadre d’une enquête judiciaire dans laquelle l’opposante est citée. « Il s’agit d’une enquête qui doit se dérouler en dépit de l’implication certaines personnalités à connotation politique », a laissé entendre le porte-parole du gouvernement. S’appuyant sur les éléments présentés plus tôt dans la journée du jeudi par le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, le ministre Orounla indique que Reckya Madougou « a été identifiée par des individus déjà pris et passés à l’aveu comme ayant été missionnés pour commettre des actes de terreur dans notre ». « Quand on pose des actes répréhensibles, quand on est indexé par des malfaiteurs qui ont reconnu quand même avoir ourdi un certain dessein, et que la justice vous interpelle, il ne s’agit pas de règlement de compte, il ne s’agit pas de réprimande », s’est exprimé Alain Orounla.

 

 

 

 

Le ministre Orounla ajoute qu’« il s’agit d’une infraction grave » dont les autorités ont des « indices suffisants et concordants ». « Nous avons des faits matériels et, sur lesquels la police et la justice ont le devoir d’investiguer », a indiqué Alain Orounla.   Délit de proximité avec Boni Yayi ?Candidate recalée du parti ”Les Démocrates” à l’élection présidentielle du 11 avril 2021, Reckya Madougou est proche de l’ex-président Boni Yayi dont elle a été d’ailleurs successivement ministre de la microfinance puis de la justice. Reckya Madougou serait-elle en train de payer sa proximité avec l’ex-chef de l’Etat qui n’a pas de bonnes relations avec son successeur Patrice Talon ? « Non. C’est des futilités. C’est des choses qui n’ont aucune assise. Personne ne paie rien. Il n’y a pas de délit de proximité dans notre pays. Encore que personne ne s’en prend au président Boni Yayi », a répondu Alain Orounla.

 

Le porte-parole du gouvernement béninois précise qu’il n’y a aucun dessous politique à cette affaire. « Nous ne sommes pas du tout sur un terrain politique ni sur un terrain électoral puisque la personne en question n’est plus dans la course à la présidentielle et n’avait aucune raison de continuer de proclamer que les élections n’auront pas lieu sans elle, comme d’autres d’ailleurs, si ce n’est pas que l’on a des motivations qu’il appartient, désormais, à l’enquête d’établir ».

 

 

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Alain Orounla a assuré que la démarche du gouvernement béninois s’inscrit dans la perspective « de sauvegarder la paix dans notre pays » et de garantir des conditions optimales et d’apaisement dans le cadre de l’élection présidentielle. « C’est pour ces conditions que nous sommes vigilants et que nous prenons au sérieux toutes les menaces, toutes les alertes que nous recevons », a expliqué Alain Orounla soulignant d’ailleurs que les alertes que les pouvoirs publics reçoivent ne sont pas clandestines.

 

 

 

 

 

« C’est ouvertement et ostensiblement que certaines personnes appellent à l’insurrection. Une fois qu’elles ont appelé à l’insurrection, ce qui en soit est déjà une infraction, les pouvoirs publics se doivent pour la garantie de la paix, de la tranquillité et de la sécurité des Béninois de faire ouvrir autant d’informations que nécessaire pour éviter que ces crimes se commettent », a soutenu le porte-parole du gouvernement.