Dernièrement, un citoyen déféré à la prison civile de Lomé a été testé positif à la covid-19. Immédiatement, tous les détenus ont été placés en isolement ainsi que le personnel administratif ayant été en contact avec eux. 72 personnes ont été testées dans la foulée avec une vingtaine dont un surveillant de l’administration pénitentiaire ont été révélées positives. Panique générale à la prison. Mutinerie et réclamations d’une meilleure protection ont ensuivi. Pour étouffer dans l’œuf la propagation du virus, les autorités ont décidé de fermer temporairement la prison.
C’est ce que relate Le canard indépendant dans sa parution n°732 du vendredi 22 mai 2020 : « Bien avant le mouvement d’humeur des détenus, l’administration pénitentiaire avait décidé d’interrompre les visites et d’imposer les mesures barrières. Mais dans une prison où le taux d’occupation dépasse 150%, les gestes de prévention sont difficiles à respecter de même que la prise en charge des cas contacts. Pour éviter des évasions, un nouveau cadre d’isolement a été aménagé dans les locaux de la gendarmerie nationale où les cas négatifs passent désormais leur mise en quarantaine ».
Mieux…
« Outre ces différentes mesures, aucun nouveau prévenu ne sera plus déféré à la prison civile de Lomé où la cellule d’isolement est déjà saturée. Aussi, les autorités ont-elles décidé de dépister tous les détenus des prisons ».
Une gestion difficile mais pas impossible
Le président de l’ONG Aimes Afrique, Dr Michel Kodom avoue que la gestion de la pandémie en milieux carcéraux est difficile. Mais pas impossible tout de même. Il « préconise une stratégie à 03 actions fortes qui vont de l’interpellation au déferrement : adopter les mesures barrières déjà dans les commissariats quand les prévenus sont en garde-à-vue en leur mettant systématiquement à disposition des cache-nez et veiller à la distanciation sociale. Il faut chercher à tuer d’abord le mal déjà à ce niveau.
Et une fois qu’ils vont intégrer une prison, il faut les dépister obligatoirement. A l’intérieur des prisons, il faut créer un centre d’isolement allant de 10 à 50 lits pour couvrir les deux semaines d’observation relatives à la période d’incubation. Il leur faut faire 02 à 03 tests de covid-19 pour s’assurer de leur état de santé avant de les envoyer en cellule ».
Togoweb