Côte d’Ivoire: malaise autour de la fermeture des banques françaises

 

 

 

Des faits ont marqué l’avant-déportation du Président Gbagbo à La Haye. Ces mêmes faits ont trahi Ouattara-Soro-Gon-Bakayoko. Le clan-des-soumis à l’ordre-mondial. Ces faits ont aussi mis en exergue la dextérité de l’Administration Gbagbo à gérer une crise. La France, coincée entre ses manigances-diplomatiques-désastreuses-inopérantes et la population acquise à Gbagbo, n’en revient pas.

 

 

 

 

Elle entreprend de jouer sur le levier économique directement sous sa compétence—La fermeture des banques Françaises en Côte d’Ivoire. Cette ingérence du business dans la politique a néanmoins deux avantages. Dans son contexte historique, elle dévoile l’intelligence économique de Gbagbo. Dans le futur, elle devrait servir de leçon préventive aux Etats de la zone CEMAC pour adopter des stratégies anticipatives contre de telles mesures.

 

Violation des lois en vigueur

Elu le 28 Novembre 2010, investi le 3 Décembre, L’Administration Gbagbo est soumise à une adversité impérialiste débordant tout raisonnement. La caste impérialiste tient à l’asphyxier. Par-delà tout, le pays. Le 14 Février 2011 les banques étrangères sont fermées. D’abord la BICICI et la City Bank. Le prétexte? Les difficultés au niveau des opérations de compensation qui se fait manuellement, depuis la rupture brutale de la connexion informatique entre la BCEAO-Siège à Dakar et la Direction nationale de la BCEAO pour la Côte d’Ivoire. Le jour même que la BICICI ferme, elle pond après-coup un communique insultant. ‘Nous sommes au regret de devoir vous informer que la BICICI suspend provisoirement ses activités à partir de ce jour 14 Février. Depuis de nombreuses semaines, en dépit de la situation instable que traverse la Côte d’Ivoire, la BICICI a fait son maximum pour vous servir. Ces derniers jours ont toutefois vu s’accroître la confusion juridique et réglementaire liée à la situation particulière du pays. Nous ne sommes plus aujourd’hui, en mesure d’assurer nos activités dans des conditions satisfaisantes de sécurité juridique et comptable pour nos clients, ni de sécurité physique pour nos employés.’ Elle conclut. ‘C’est pourquoi, nous avons dû nous résoudre à fermer temporairement la banque. Nous en sommes désolés et espérons un retour à la normale dans les meilleurs délais afin de pouvoir à nouveau mettre notre banque à votre service.’

 

 

A la suite de la BICICI et la City Bank, la Standard Chatered Bank, la SGBCI, la SIB, la BIAO, Ecobank, Acces bank, UBA, et Banque Atlantique, baissent leurs rideaux. Fermeture abusive sans respecter le préavis de trois mois nécessaires, selon la loi en vigueur en Côte d’Ivoire. Abus qui prive leurs clients de leurs avoirs en compte. Avant cet acte criminel en violation des lois, le Quai d’Orsay avait un mois en avance, demandé à Jean-François Fichau, Directeur général de la BICICI et tous ses collaborateurs-compatriotes Français, ainsi que les cadres Ivoiriens de cette banque de quitter, la Côte d’Ivoire.

 

 

L’UEMOA et la BCEAO endossent le faux

La Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), propriété de la France, reconnaît sous l’impulsion de Abdoulaye Wade et Sarkozy, piteux et cruels ennemis de Gbagbo, le patin Alassane Ouattara comme président de Côte d’Ivoire. Puis, soustrait la Côte d’Ivoire des réseaux financiers avant les banques commerciales. Le sommet de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenu à Bamako le 23 Décembre 2010 décide que les représentants de l’usurpateur Ouattara étaient les seuls à pouvoir agir dans le cadre de l’UEMOA au nom de la Côte d’Ivoire. Elle insiste auprès de la BCEAO d’autoriser uniquement les représentants de Ouattara, à gérer les comptes du pays.

Dans cette bataille de légitimité, le Gouverneur Philippe Henri Dacoury-Tabley, refuse de se soumettre aux injonctions de la France de fermer les succursales de la BCEAO en Côte d’Ivoire. Son Vice-gouverneur, le Burkinabè Jean-Baptiste Compaoré se met du côté des soumis. Fait pression sur Dacoury-Tabley tout en menaçant les banquiers qui travailleraient avec l’Administration Gbagbo. Il ne s’arrête pas là. Il bataille pour virer FCFA5 milliards de l’Etat Ivoirien, au titre des commissions de transferts pour l’année 2010 à Ouattara encore enfermé au Golf Hôtel. A la démission de Dacoury-Tabley, il est désigné intérimaire pour trois mois.

 

Riposte de l’Administration Gbagbo

Le Grand Capital qui orchestre la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, n’avait pas encore pris la mesure de l’intelligence et de la capacité d’adaptation des Africains. En conseil des Ministres du 17 Février 2011, Laurent Gbagbo, Chef d’Etat Ivoirien, en toute responsabilité prend un décret réquisitionnant le personnel Ivoirien travaillant en Côte d’Ivoire. Cette disposition permet à l’Etat le contrôle par une prise de participation totale et complète dans le capital de ces banques. Ce réaménagement vise trois objectifs. Assurer la continuité du fonctionnement de ces banques. Préserver les emplois. Garantir l’accès des citoyens et des operateurs économiques à leur compte. Raison? Les avoirs dans une banque sont la propriété des clients et non de l’institution.

 

Le Pr. Gilbert Marie Aké N’Gbo, nommé Premier Ministre par le Président Gbagbo le 7 Décembre 2010 met à profit ses compétences d’économètre—contrairement aux professeurs va-t-en-guerre que l’on retrouve au Cameroun. Ingénieux, il organise un système bancaire viable à l`échelle Ivoirienne. Les banques nationales—la BHCI, la BNI, la BFA, Versuk bank, ainsi que la CNCE sont mis en mission dans ce système. Elles assurent sans retard le paiement de salaire des 130 000 fonctionnaires et agents de l’Etat de Décembre 2010 à Mars 2011. Malheureusement, l’insécurité grandissant en Mars n’autorise pas de nombreux employés à retirer leur salaire de ce mois. Une providence pour le criminel-menteur Ouattara. Il met la main sur ce pactole auquel il ajoute l’aide Française. Puis, annonce deux mois de salaires versés aux fonctionnaires en Avril 2011.

 

Bataille juridique des syndicalistes

A cette fermeture abusive des banques, les Ivoiriens réagissent. Parmi eux, Mahan Gahé Basile, Secrétaire Général de la Centrale syndicale ‘Dignité,’ décédé le 16 Septembre 2013 suites à 22 mois de la séquestration-tortures à Bondiali—l’un des goulags de Ouattara situé à 700 km de d’Abidjan. S’exprimant sur le double-standard de l’éthique de ces banques, il dit. La BICICI ‘ne peut se permettre de s’ingérer dans la politique de notre pays, en répondant à un mot d’ordre d’un groupement politique. La BICICI ne peut pas se permettre de faire ce qu’elle a fait si ce n’est pas dans nos Etats. Dans les pays dits développés, surtout en Occident, ce sont des choses qui n’arrivent pas. Car l’acte posé est très grave, inhumain et cause beaucoup de préjudices aux Ivoiriens. Sur ce que ces banques politisées méritent, il déclara. ‘Que la direction générale de la BICICI soit pénalisée.’ Partant, il laissa éclore ses intentions. ‘Nous allons porter plainte contre la BICICI.’

 

Les clients de ces banques sont aussi de cet avis. L’‘Association Nationale des Victimes des Banques en Côte d’Ivoire’ (ANVB-CI), s’organise aussi pour ‘Défendre leurs intérêts afin que justice soit rendue.’ A la base de cette décision, la souffrance de ceux qui dépendent de ces fonds confisqués. ‘Nos familles en souffrent énormément par manque de moyens pour les entretenir. Que dire des entreprises qui sont déstabilisées. Enonça Djadou Raymond, président de ANVB-CI.

 

Erreur d’appréciation mais leçons pour la CEMAC

Ceux qui doutaient de l’immixtion des entreprises et sociétés Françaises dans la politique Africaine sont-ils revenus à la raison depuis la guerre non-déclarée des forces impérialistes en Côte d’Ivoire? Ont-ils changé de philosophie de pensée? Pas si sûr! Ils sont encore nombreux ces esclaves dans toutes les strates de la société Africaine. Même si on advenait à couper le cordon ombilical de soumission qui les lie aux réseaux impérialistes, ils réclameraient les chaînes. Pourtant la stratégie de l’asphyxie financière de l’Administration Gbagbo aurait dû les instruire. Puisqu’elle pourrait s’appliquer dans d’autres régions Africaines. En Afrique Centrale tout particulièrement. Spécifiquement au Cameroun qui semble depuis 2009 être le plus mauvais élève de la France, suivi du Tchad.

 

La triste expérience de la Côte d’Ivoire qui n’avait pas pris les dispositions nécessaires pour sortir du FCFA dès le 6 Novembre 2004 après l’attaque Française de l’Hôtel Ivoire a coûté la vie à plus de 20.000 personnes. Le coût de cette erreur d’appréciation dans les relations Afrique-France devrait interpeler les décideurs de la CEMAC. La première intervention devrait se focaliser sur le FCFA. Rompre avec cette monnaie de singe. Signer des agréments bancaires et commerciaux avec des banques et entreprises autres que Françaises. Cette piste ouverte, les Etats de la CEMAC devraient attacher à toute coopération la non-ingérence de leurs partenaires dans leurs affaires intérieures.

 

Engagement populaire

Les ‘CEMACiens’ devraient aider leurs gouvernements en se désengageant de leurs alliances avec les entreprises Françaises. Exiger la fermeture de tous les opérateurs économiques Français dans les différents Etats membres. Nationaliser ces caisses d’espionnage. Orange en premier. Ce troisième œil de la France qui met sur écoute tous ses clients. Les enregistre et file leurs données aux Missions diplomatiques Françaises et aux Services de renseignement.

 

Nettoyer les gouvernements des taupes comme le loubard Hamed Bakayoko qui voulait être le candidat RHDP à l’improbable présidentielle 2020 en Côte d’Ivoire est fondamental. Ce maçon-fumeur-d’herbe, Ministre des NTIC dans le gouvernement fourre-tout issu de l’Accord Politique de Ouagadougou (APO), à majorité rebelles, récoltait les communications du camp-présidentiel de l’Administration Gbagbo qu’il remettait à la France. Orange dans le rôle principal, transmettait aussi les écoutes de Ouattara à ses maîtres pour mieux le piloter.

 

 

 

Rompre avec le FCFA

Dans ces conditions, il est inadmissible que les Africains de la zone CEMAC—même ceux qui se réclament panafricanistes—s’aplatissent, continuent à consommer les produits Français et à mener leur lutte supposée avec les puces Orange. Attitude toutefois compréhensible pour ces propres à rien qui ont les mots et la rébellion facile pour s’attaquer à leurs gouvernements. Les traitant de soumis à la France. Des citoyens inutiles qui n’apportent rien pour s’aider à aider leurs gouvernements à les libérer. Des braillards virtuels incapables de poser le plus simple des actions patriotiques—Comme, retirer leurs comptes des cahiers des banques Françaises et occidentales. Consommer pour ce qui est du Cameroun, ‘Kadji Beer,’‘Tradex,’ ‘Bocom,’ ‘Express Union,’ et autres produits des entrepreneurs locaux. Suivant cette logique, asphyxier toute institution nationale, qu’elle soit financière, de presse ou de communication, et de toute autre nature qui financent ou fait l’apologie de la rébellion ou est en concubinage avec les impérialistes.

 

La CEMAC n’a pas encore renouvelé ou rejeté les accords sur le FCFA. Leurs gouvernements doivent s’accorder pour mettre fin à la circulation de ce papier hygiénique dans leur zone avant qu’il ne se retourne contre eux. La population de son côté devrait aider à tuer cette ‘monnaievirus.’

 

Dr Feumba Samen

Lynx.info