L’activiste Farida Nabourema dans un post sur Facebook s’est lâchée sur Kofi Yamgnane et son supposé penchant colonial et sa continuité tout en ressortant des textes que l’homme politique, ancien ministre sous Mitterrand aurait confié dans un livre à un journaliste français . L’intégralité de son intervention ci-dessous :
Hier après avoir partagé dans mon post, le soutien de Kofi Yamgnane à la continuité de la colonisation du Togo et du rôle qu’il avait fièrement joué dans ce sens, j’ai reçu beaucoup de requêtes dans mon inbox de Togolais qui ont du mal à croire que l’ancien ministre de Mitterrand, premier Maire Noire de France qui après la mort d’Eyadema Gnassingbé s’est converti en opposant bien qu’ayant supporté la dictature d’Eyadema durant des décennies, puisse tenir de tels propos.
Je vous mets donc ici les extraits de ce livre qui fut redirigé par un journaliste français du nom d’Hervé Quéméner à base d’entretiens exclusifs avec Kofi Yamgnane.
Dans ces propos, comme vous le lirez ici, Kofi Yamgnane explique qu’il avait aidé le chef de son village à rédiger de fausses lettres pour contrer les pétitions que les indépendantistes d’Olympio avait addressé aux Nations Unis afin de faire croire à l’ONU que les Togolais ne voulaient pas de l’indépendance et que chaque semaine les gendarmes de Bassar (qui étaient de l’administration coloniale bien sûr) venaient chercher ces lettres.
Plus loin, Kofi Yamgnane ajoute qu’il était partisan de rester encore sous la dépendance de la France car il se demandait qui allait governer le Togo si nous devenons indépendants. Et la partie la plus sidérante à la page 67 où il dit qu’avec son camarade Théodore ils s’étaient dit qu’après leur bac, ils iraient en France à l’école des officiers Saint-Cyr et reviendrait au Togo faire un coup d’état.
Dans le livre, Kofi Yamgnane joue sur les clivages ethniques en racontant des mensonges et des grossièretés sur Sylvanus Olympio disant que ce dernier était tribaliste car le préfet de Bassar, sa ville était un Ewé après les indépendances. Or Olympio était celui qui voulait rompre avec les clivages ethniques. Il avait affecté des fonctionnaires issus des groupes ethniques dits du Sud au Nord et au centre du Togo comme ceux du Nord et du centre au Sud du Togo afin de faciliter le brassage culturel. Même les élèves de cette génération pouvaient témoigner. Des centaines d’élèves issus du Nord avaient été envoyés étudier dans le Sud et ceux du Sud étaient partis étudier au Nord au Lycée de Sokodé. Mais ce larbin de la France au service de sa France chérie a manipulé les faits pour faire paraître Olympio dont la Mamam est pourtant du groupe ethnique Moba du Nord Togo ( plus précisément Dapaong) comme un tribaliste afin de justifier son assassinat.
Mon père m’avait fait lire les extraits de ce livre en Terminale quand j’étais âgée de 16 ans peu de temps après la première entrée sur la scène politique Togolaise de Kofi Yamgnane en 2006 quand il a commencé à nourrir l’ambition de devenir président du Togo car pensant que ce post lui revenait de droit, lui le premier Noir ministre sous la 5ème république française. Naïvement je demandai à mon père après avoir suivi son intervention sur RFI si Kofi Yamgnane serait un bon président d’autant plus que nous partageons le même groupe ethnique. Mon père comme d’habitude me répondit avec les livres, les articles afin de me laisser forger ma propre opinion et après lecture de cet extrait et je me rappelle avoir dit: “il marchera sur mon cadavre pour être président du Togo. Ce monsieur est pire qu’un traître.”
Quand trois années après, une fois étudiante au États-Unis, en 2009 plus précisément des Togolais m’ont approché pour soutenir leur candidat Kofi Yamgnane au cours des élections présidentielles de 2010, j’étais rentrée dans une colère monstre et j’étais encore plus dégoûtée par le fait que ceux-ci étaient pris au piège des clivages ethniques que ce dangereux Yamgnane ainsi que les sbires de la France ont toujours exploité pour diviser les Togolais. Ils essayaient de me faire croire qu’il fallait soutenir Yamgnane parce que ce dernier serait du Nord et pourra rassurer l’armée Togolais, a fait la France, connaît le milieu Français et peut rassurer la France d’arracher le pouvoir aux Gnassingbé.J’étais dégoûtée qu’après qu’un groupe ethnique minoritaire eu gardé le pouvoir pendant 50 ans, l’on veut continuer de faire croire aux Togolais que le pouvoir politique doit revenir toujours aux ressortissants du Nord et pire, à ceux qui avaient la bénédiction de la France.
En 2014, après des années de recherches, j’ai finalement pu trouver une copie de ce livre dans une librairie en ligne. J’ai payé très chers pour l’avoir car j’en avais besoin pour prouver un jour que ce monsieur est un traître, un suppo de la France, un larbin qui ne doit jamais gouverner le Togo. J’ai attendu presque trois mois pour me le faire expédier depuis le village Français où était situé la librairie et après la lecture entière de ce livre, j’étais animée d’une colère monstre et d’une aversion de la France encore plus poussée car elle a réussit à monter les Togolais les uns contre les autres et à fabriquer de toutes pièces des Kofi Yamgnane, des Eyadema Gnassingbé et autres qui pensent qu’ils doivent même leur existence à la France et sont prêts à tout, même à tuer leurs compatriotes pour la France.
Aujourd’hui il existe encore de nombreux Togolais de la trempe de Kofi Yamgnane qui battent campagne avec leur attachement à la France et toute une horde de personnes manipulées qui pensent que c’est en faisant allégiance à la France que nous viendrons à bout de la dictature car pour certains, ce combat n’a rien à avoir avec la liberté, la souveraineté et la prospérité du Togo mais tout à avoir avec leur prise de pouvoir. Ils ne sont pas opposés à l’exploitation du Togo par la France mais tout simplement au fait qu’eux individuellement, ne bénéficient pas de cette exploitation. Et moi Farida Bemba Nabourema je préfère mourir que soutenir ces pantins. Même avec un pistolet sur la tête, je me soumettrai jamais aux colons Français ou à leurs laquais.
Farida Bemba Nabourema
Citoyenne Africaine Désabusée