Le poids réel du MPL sur l’échiquier politique

 

 

 

Dimanche dernier, lors de son Conseil national, le Mouvement du peuple pour la liberté (MPL) a décidé de ne pas participer aux futures élections régionales au Togo. L’on a envie de se demander l’impact qu’aura un éventuel boycott d’un parti quasi-inexistant comme le MPL. Un parti politique qui depuis sa création a peur de se confronter au verdict des urnes.

 

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« Nous ne pouvons pas aller à une élection fraudée d’avance. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Le MPL a alors  décidé de ne participer, ni s’associer de quelque manière que ce soit aux élections régionales, car les fichiers électoraux que nous avons utilisés en 2018 sont toujours en vigueur. Le code électoral n’a subi aucun réaménagement, il n’y a pas eu de reformes non plus en ce qui concerne les institutions », a déclaré Koumi A-Ley Mawuto, présidente nationale du MPL.

 

C’est du déjà entendu ! Si les dirigeants du MPL sont assez novices pour ne pas connaître suffisamment l’histoire politique du Togo, ils n’ont qu’à retourner à l’école de leurs ainés de l’opposition togolaise, avant de revenir tenir de tels propos devant leurs compatriotes. Au moment où certains partis politiques, radicaux par le passé comme l’Alliance nationale pour  le changement (ANC), choisissent de ne plus faire du boycott leur cheval de bataille, ils décident d’en faire une stratégie politique.

 

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Dans un pays comme le Togo, cela s’est avéré contre-productif. Visiblement, nos amis du MPL arrivent en retard dans un monde déjà assez vieux. L’on a dépassé cette étape depuis. Un parti politique qui veut sérieusement s’illustrer sur la scène politique nationale par des propositions concrètes, ne peux pas faire du boycott son sport favori.

Malgré les conditions difficiles dans lesquels les partis politiques de l’opposition doivent parfois évoluer, des partis comme le Nouvel engagement togolais (Net) et le Parti démocratique panafricain (PDP), ont pris part aux législatives du 20 décembre 2018. Ils ont recueilli des scores minuscules, mais aujourd’hui, leurs voix sont entendues. Et petit à petit, ils risquent de détrôner ceux qui considéraient l’arène politique comme leurs propriétés privées.

 

Ayant senti la menace poindre à l’horizon (leur disparition politique), ces ténors de l’opposition sont revenus sans raisons valables lors des élections locales de 2019 et de l’élection présidentielle du 22 février 2020. Avaient-ils enfin obtenu ce qu’ils réclamaient et qui les avaient fait boycotter auparavant ? à eux de répondre. L’on constate tout simplement qu’ils ont fait preuve d’une inconséquence politique notoire et ils l’ont payé en sortant encore plus fragilisés des dernières élections.

 

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Au lieu de prôner le boycott, l’opposition togolaise devrait remettre  en cause son parcours des années 90 à ce jour et réfléchir à un moyen efficace de contrer le parti au pouvoir dans les urnes. Le reste n’est que du dilatoire. Mais, au fait, que représente aujourd’hui le MPL sur l’échiquier politique nationale pour vouloir inquiéter le parti au pouvoir avec ses menaces de boycott ? Si le MPL choisit le boycott, il n’aura qu’un seul résultat : continuer à demeurer dans les oubliettes.

 

Il y a des discussions en cours au niveau de la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP). Le MPL ferait mieux d’envoyer ses propositions à ceux qui y sont pour une amélioration des conditions d’organisation des élections. Et puis, quelle est cette habitude des partis de l’opposition à constamment remettre en cause les conditions d’organisation des élections, alors que ce sont ces mêmes conditions qui ont permis d’organiser les élections passées, saluées par les voix les plus autorisées au Togo et ailleurs ?

 

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Togoweb