Plainte contre les journaux, confusion entre la TVT, la Primature et le CNO-Togo : tout comprendre de l’affaire Bawa

Accusés de « diffamation » par le Comité national olympique (CNO) du Togo, au sujet de l’affaire « Bawa », les confrères l’Alternative, Liberté et Togoweb doivent comparaître. Ceci, à la suite d’une double plainte portée contre eux, d’une part auprès de la HAAC et d’autre part, auprès du Tribunal de Lomé. Au cœur des plaintes, des articles publiés avec la Télévision Togolaise (TVT) la télé d’État comme source.

 

 

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Une affaire clair-obscure…

La participation du Togo aux jeux paralympiques au Japon rime avec une vive polémique. Au cœur de cette dernière, Aliou Bawa, un athlète paralympique togolais « recalé » mais dont le nom est cité curieusement parmi les participants.

 
 

En effet, tout est parti d’abord d’une publication faite par la Primature sur la remise officielle de drapeau à la délégation togolaise par la cheffe du Gouvernement, Victoire Dogbé. Dans ce rendu de la cellule de communication de la Primature, cas a été fait du nom de l’athlète Aliou Bawa, comme l’un des deux athlètes paralympiques togolais retenus pour ces jeux qui se sont déroulés en marge des Jeux Olympiques (JO) Tokyo 2021. Par la suite, dans un élément diffusé sur la chaîne nationale (TVT), à la veille de la compétition, sur la participation togolaise, mention a été abondamment faite d’Aliou Bawa avec des propos repris de lui par la télé officielle. Des détails largement suffisants pour donner du crédit à l’information. Malheureusement, après recoupements faits par nos confrères, il se révèle que Aliou Bawa dont le nom est abondamment relayé par des sources officielles est, contre toute attente, toujours resté dans son Sokodé natal. Une situation abracadabrantesque qui a amené les confrères à parler d’un faux Aliou Bawa qui participe aux jeux paralympiques au Japon en lieu et place du vrai, resté au pays.

 
 
 

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Le CNO-Togo décrédibilise la TVT

Se considérant victime de diffamation par les confrères, le Comité national olympique (CNO) du Togo qui infirme l’information a porté une double plainte. Mais plus curieux que cela ne puisse paraître, l’institution que préside Déladem Akpaki fait abstraction de la source de cette information, la TVT, restée elle, non inquiétée.

Dès lors, émergent incompréhensions, questionnements et hypothèses des plus évidentes.

En effet, au Togo, c’est par le biais de la TVT que toute information de portée décisionnelle est sue. Des informations officielles à la météo et jours fériés en passant par les avis de décès, le monopole est détenu par la TVT. C’est donc de facto que les togolais, y compris la presse prennent au sérieux toute information émanant de la chaîne nationale. Mais s’il s’avère qu’elle induise en erreur ces derniers, il n’y a donc pas de raison qu’elle ne soit pas poursuivie devant les institutions spécialisées et juridictions, au même titre que nous autres du privé le sommes à la moindre déconvenue.

À l’analyse, l’on en vient à déduire d’abord une flagrante politique de deux poids deux mesures, mieux une cabale dont seraient vraisemblablement victime certains journaux privés devenus trop dérangeant pour certains esprits retors. Ensuite, au travers de cette affaire, le CNO-Togo décrédibilise, sans commune mesure, la Télévision togolaise qui perd ainsi, et une fois de plus, la face dans l’opinion auprès de laquelle elle avait déjà, convient-il de le rappeler, du mal à faire bonne presse.

 

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Une affaire à intentions cachées ?

Plus loin, il est à se demander qui de la Primature, de la TVT ou du CNO-Togo fait du faux. Ceci, lorsqu’on sait que l’une comme l’autre, toutes se sont appuyées, dans leur traitement d’information, sur des éléments qui seraient mis à leur disposition par le CNO-Togo. Voilà donc une question qui mérite qu’on s’y attarde sérieusement. Une bonne analyse de cette équation permettra de débusquer le fautif plutôt que de de s’acharner sur des journalistes qui ne font que leur travail avec toute la bonne foi.

Une hypothèse qui se fait encore plus sérieuse, à voir surtout le cours des évènements. En effet, cela sonne très curieux que bien avant que la plainte ne soit formellement notifiée aux intéressés, l’information a été déjà distillée dans l’opinion par des personnes non concernées. Et avec des détails étonnants. Ceci amène à se demander si cette approche biaisée ne répond finalement-elle pas à un objectif bien visé et assigné à ces derniers. Tout compte fait, cette affaire se révèle une curieuse affaire dont les intentions réelles seraient autres que celles affichées. Les jours à venir nous situeront.

 

 

Avec Fraternité