Pourquoi la rationalisation de la digitalisation est devenue un enjeu majeur pour les entreprises du futur ?

 

 

Marine Gorski, consultante en transformation digitale dans une tribune publié dans le magazine Usbek & Rica soulève une problématique intéressante et d’actualité : alors que les entreprises cherchent à se développer sur le plan digital, les ressources matérielles nécessaires à cette expansion sont limitées. Ainsi, elle suggère qu’une approche plus rationnelle de la digitalisation pourrait être la solution.

 

Il est vrai que les entreprises ont souvent tendance à se lancer dans des projets de transformation digitale ambitieux sans prendre en compte les contraintes matérielles et humaines. Cela peut entraîner des coûts élevés et des retards importants dans la mise en œuvre de ces projets. Pour éviter ces écueils, Marine Gorski recommande de se concentrer sur les projets qui ont le plus de valeur ajoutée pour l’entreprise, en fonction de ses objectifs stratégiques.

Elle suggère également de travailler en étroite collaboration avec les équipes informatiques pour maximiser l’utilisation des ressources existantes et minimiser les dépenses liées à l’achat de nouveaux équipements. Enfin, elle souligne l’importance d’impliquer les employés dans les projets de transformation digitale, en leur fournissant la formation et les outils nécessaires pour qu’ils puissent utiliser efficacement les nouvelles technologies.

En conclusion, la tribune de Marine Gorski soulève un point important : la transformation digitale ne doit pas être une fin en soi, mais plutôt un moyen d’atteindre les objectifs stratégiques de l’entreprise de manière efficace et efficiente. Il est essentiel de rationaliser la digitalisation pour éviter les coûts inutiles et les retards, et pour maximiser l’utilisation des ressources existantes.

 

Le développement du secteur numérique dépend fortement de l’extraction de minerais, ce qui pose des risques économiques, sociaux et de gouvernance. Les innovations présentées comme écologiques, telles que les voitures électriques et les énergies renouvelables, sont également avides de ces composants, et le recyclage est difficile et coûteux. Ainsi, une approche de frugalité numérique est nécessaire pour réduire le nombre d’appareils numériques produits, maximiser leur durée de vie et promouvoir une utilisation peu consommatrice en énergie et en ressources. L’une des options de cette approche consiste à permettre aux employés d’utiliser leur propre équipement numérique pour le travail, mais cette pratique peut poser des problèmes techniques.

La transformation digitale est un enjeu majeur pour les entreprises depuis plus d’une décennie. Cependant, le numérique n’est pas dématérialisé ou virtuel, mais nécessite l’extraction de minerais pour fonctionner. 

En effet, les smartphones sont composés d’une cinquantaine de métaux, dont 21 sont jugés critiques. Les contestations sociales, les tensions géopolitiques, les régulations environnementales et les politiques de protection des habitats limitent la quantité de composants exploitable par les industries. De plus, les innovations nécessaires à la transition écologique, comme les voitures électriques et les énergies éoliennes et photovoltaïques, sont également avides de ces composants. Le recyclage est souvent présenté comme une solution clé, mais il entraîne une perte de matière et les métaux intégrés à des alliages sont difficiles à récupérer.

 

Dans le cas des produits high-tech, le recyclage est encore plus complexe, car ces appareils regroupent de petits volumes de métaux très divers. La sobriété numérique est devenue un enjeu stratégique incontournable au cœur de la survie des industries. Les entreprises doivent utiliser mieux et moins de ressources, maximiser la durée de vie des supports digitaux et promouvoir une utilisation peu consommatrice d’énergie et de ressources. La frugalité digitale est une première option pour les entreprises, qui consiste à réduire le nombre d’appareils digitaux produits et à allonger leur durée de vie, ainsi qu’à promouvoir des comportements adaptés.

Le « BYOD » (Bring Your Own Device) est une pratique qui consiste à ce que chacun apporte son équipement digital personnel au travail, mais elle n’est pas sans contraintes. En somme, les entreprises doivent prendre conscience des enjeux environnementaux liés à la transformation digitale et promouvoir une utilisation raisonnée du numérique.