Le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé réélu à l’issue du scrutin présidentiel du 22 février 2020 a prêté serment le 03 mai dernier pour un quatrième mandat. Dans la pratique républicaine observée depuis belle lurette, le premier ministre devra démissionner avec tout son gouvernement et laisser place à un nouvel exécutif.
Dans le contexte socio-sanitaire actuel, marqué par la pandémie liée à la Covid-19, l’Etat d’urgence sanitaire décrété depuis le 1er avril dernier, vient faire durer davantage le suspense, autour de la démission du premier ministre en poste depuis 2015.
Face à cette situation à plusieurs inconnus, chacun y va de ses commentaires et supputations. Pendant que beaucoup n’entrevoient pas une reconduction du premier ministre Selom Klassou, certains évoquent déjà le nom de quelques potentiels futurs locataires de la villa 433 de la cité OUA.
Parmi les noms qui fusent sur les réseaux sociaux, celui de l’actuel ministre en charge du commerce, Kodjo Adedze renvient sur les lèvres. Mauvaise ou bonne publicité ? En tout cas de l’avis des personnes favorables à sa nomination, le natif de Tsévié fait toujours montre d’une certaine rigueur dans la gestion des postes à lui confiés jusqu’alors.
Selon ces mêmes personnes, « les origines de l’ancien commissaire par intérim de l’OTR pourrait jouer en sa faveur, d’autant plus que depuis un certain temps le premier ministre, quoi qu’issu de la majorité présidentielle est toujours originaire du sud ».
« Le ministre Kodjo Adedze est quelqu’un de rigoureux dans sa gestion. Il ne fait pas dans le favoritisme, ni dans le clientélisme. Il pourrait valablement occuper ce poste et remonter les bretelles à ses collègues ministres qui ne fourniront pas d’efforts », confie Edmon Nouamessi, chef d’entreprise.
« Sa réputation lui précède. Kodjo Adedze est bien parti pour être le nouveau premier ministre. C’est rare de voir un homme occuper beaucoup de postes sans être au cœur des scandales. il est de ceux qui sont intègres et honnêtes à leurs postes », ajoute-t-il.
La rigueur du ministre Kodjo Adedze ne souffre visiblement de l’ombre d’un seul doute. Mais suffit-elle pour arborer valablement le manteau du chef du gouvernement ?
« Nous sommes dans un moment particulier, où le pays devra faire face aux conséquences socio-économiques de la crise sanitaire qui sévit actuellement dans le monde et au Togo. Tous les secteurs sont profondément affectés. Dans ce cas, il faudra plus que la rigueur pour espérer obtenir ce poste. Il faut être beaucoup plus technocrate et charismatique. En la matière Adedze est un peu limité », analyse, un autre observateur.
« Il faut un homme de carrure comme Kako Nubukpo ou un certain Gilbert Fossou Houngbo pour remonter la pense, surtout que ce poste de premier ministre a été vidé de toute sa substance durant les cinq ans que Selom Klassou à l’a occupé », renchérit Samuel De Souza, cadre de banque et administrateur du groupe Whatsapp, Politique Togolaise.
Pour sa part, Dodji Akator analyse le sujet sur un angle purement politique : « Avec son militantisme à outrance et son larbinisme, on risque de voir un « premier ministre » Kodzo Adédzé qui fera juste les choses pour plaire à son patron, avec la fameuse phrase que nous connaissons tous : sur l’instruction personnelle du chef de l’Etat », souligne-t-il.
Le moins qu’on puisse dire est que les attentes deviennent de plus en plus longues. Les uns et les autres brûlent d’impatience. Quelque soit le profil du nouveau premier ministre et la composition du gouvernement, de nombreux défis attendent les futurs « heureux élus ».
Nouvelle Afrique