Une lycéenne de nationalité togolaise et résidant à Aflao a été brutalisée par des militaires ghanéens alors qu’elle se rendait ce matin à l’école à Lomé, selon les familles dans la zone. Elle a été interpellée au moment de traverser la frontière par un point non officiel. Elle détenait une carte d’électeur togolaise.
C’est le premier signalement d’un incident de ce type depuis la réouverture des établissements scolaires au Togo le 15 juin dernier. Bien d’élèves résidents de l’autre côté de la frontière ghanéenne ont repris le chemin de l’école à la faveur de la réouverture des établissements scolaires au Togo. Avec l’adoucissement de l’Etat d’urgence sanitaire due au covid 19, Lomé a autorisé la réouverture des écoles pour les seuls élèves en classes d’examen.
Les élèves résidents au Ghana sont pris en étau dans une controverse politique qui secoue le Ghana depuis ce 29 juin. Les autorités d’Accra ont envoyé d’importants contingents militaires dans l’est du pays, plus précisément dans la Volta Region, majoritairement peuplée d’Ewés. Les leaders de la Volta Region accusent les militaires de brutalités et de harcèlements sur la population locale.
Généralement, malgré des check-points officiels, la frontière entre le Togo et le Ghana reste poreuse. La fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays du fait du covid-19 n’est pas assez étanche pour empêcher les déplacements des personnes voire des biens dans les deux sens.
Les autorités togolaises n’ont pas fait des démarches auprès de leurs homologues du Ghana pour favoriser les déplacements des élèves fréquentant au Togo. Les examens scolaires au Togo se tiendront probablement dans quelques semaines et les élèves sont en période de révision. Il en est de même des élèves résidents togolais mais fréquentant des écoles ghanéennes.
Aucune annonce officielle quant à la forte présence de l’armée ghanéenne dans la région. Mais elle suscite de fortes tensions politiques. Toujours est-il qu’elle intervient dans un contexte de période d’enregistrement sur les listes électorales. Le pays organise des élections générales (législatives et présidentielle) en décembre prochain.