Les derniers événements qui ont conduits deux journalistes en prison n’arrangent pas le Togo. Cette année, le pays occupe la 74ème place sur 180 pays évalués par l’ONG Reporter Sans Frontières (RSF).
Face à l’interdiction aux journalistes Ferdinand Ayité et Joël Egah de quitter le territoire togolais, leurs passeports confisqués et leur obligation de se rendre chez le juge une fois par semaine, Reporters sans Frontières s’indigne. L’ONG est montée au créneau, rapportent nos confrères site togoscoop.
La liberté d’expression et d’information est un droit fondamental, aujourd’hui mis à mal dans 73% des pays évalués par RSF. Cette année encore, les pays scandinaves tiennent le haut du pavé.
Au Togo, le sujet est au centre des débats. La détention de deux journalistes et leur libération par la suite sous contrôle judiciaire ne donnent pas une bonne note aux dirigeants du pays. Pour plusieurs observateurs, le droit de la presse a été largement contourné pour emprisonner ces deux hommes de la plume.
Dans une déclaration rendue publique, RSF a manifesté son indignation face à leur libération sous condition. L’ONG demande l’annulation du contrôle judiciaire contre Ferdinand Ayité et Joël Egah très strict et injustifié et l’abandon de toutes les charges retenues contre eux.
« Les conditions aberrantes assorties à cette libération restent un moyen de maintenir les journalistes sous pression » dénonce Arnaud Froger, responsable bureau Afrique RSF.
Selon lui, mettre les deux journalistes dans cette posture, revient à les traiter comme de potentiels criminels et des personnes qui chercheraient à se soustraire à la justice, alors qu’ils n’ont absolument rien à se reprocher.
Aussi, faudrait-il le rappeler, au Togo, le code de la presse ne prévoit plus de peine privative de liberté depuis 2004. La liberté de presse devrait donc être primordiale pour le pays surtout en ces temps de crise particulièrement propice aux Fake news et à la désinformation. Le rôle du journaliste est fondamental pour aider à démêler le vrai du faux parmi les nouvelles qui circulent, et aussi pour permettre d’avoir un esprit critique par rapport aux discours et mesures politiques.
Cette liberté d’expression selon RSF est mise à mal au Togo. Les journalistes Ferdinands Ayité et Joël Egah sont désormais soumis à un contrôle judiciaire, inculpés pour « diffamation » et « outrage à l’autorité » après avoir critiqué des membres du gouvernement dans une émission de débats et d’actualité.
« Nous demandons l’abandon total des charges retenues contre eux et la levée de ce contrôle judiciaire complètement injustifié » peut-on lire dans la déclaration de RSF.
Même si les deux journalistes ont quitté leurs cellules pour revoir la lumière du soleil, la santé de la liberté de presse et certains articles du code de la presse revisité cristallisent toujours les débats au Togo. L’autocensure, n’est-elle pas le souhait des autorités togolaises? se questionnent plusieurs hommes des médias togolais.
Avec L’Interview