Plusieurs ralentisseurs sont installés sur les routes de Lomé pour des questions de sécurité. Mais ils sont souvent hors normes, constituant ainsi un danger pour les usagers. Exemples sur la route de la Présidence.
Commençons par bien utiliser les termes. En code de la route, on parle de cassis ou dos d’âne et de ralentisseur.
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Le cassis est un creux (à ne pas confondre avec le radier) et le dos d’âne est une bosse. Si tous les deux sont classés parmi les panneaux de danger, il arrive cependant que le ralentisseur se retrouve quelquefois comme panneau d’indication.
Ainsi défini, on comprend que pour franchir un cassis ou dos d’âne, le véhicule monte et descend en deux temps. Pendant que pour le ralentisseur, le mouvement se fait en une seule fois. Mais, obligation est faite au conducteur qui le traverse de ne point dépasser 30 km/h, pour ne pas abîmer les amortisseurs de son véhicule.
L’implantation d’un ralentisseur obéit à des normes précises. D’abord, la classification de la route, ce n’est pas sur n’importe laquelle que cela est permis. Ensuite, sa construction qui ne peut être effectuée que par les services compétents des TP (Travaux Publics). Ils sont les seuls habilités à produire un ouvrage homologué. C’est-à-dire, un type d’aménagement normalisé qui, non seulement n’agresse pas la chaussée, mais aussi n’endommage pas le véhicule.
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Ces types d’ouvrages que les TP proposent sont aisément franchis par les usagers, sans heurt et surtout sans casse. Au roulage on ressent juste un simple moutonnement qui fait vibrer le véhicule et incite à ralentir. Mais ce ne ressemble pas être le cas sur plusieurs routes de Lomé.
Cas de la route de la Présidence…
Depuis plusieurs semaines, les usagers de la route de la Présidence ne peuvent plus utiliser la partie de la voie passant devant le palais. La voie a été bloquée et un barrage a été posé au niveau du complexe ministériel. Pour faire ralentir les engins, des ralentisseurs ont été posés juste avant le barrage.
Alors que, selon les spécialistes, un ralentisseur ne doit pas dépasser les 10 centimètres de haut, ceux posés sur la route de la présidence sont excessivement hauts. Mettant en danger la vie des usagers souvent surpris de tomber sur ces ralentisseurs alors qu’aucun panneau n’est placé pour les annoncer. « Si par malheur, la vitesse est grande ou le frein est tardif et brutal, on a toutes les chances de casser quelque chose sur l’engin ou de faire un accident en franchissant ces ralentisseurs. Ils mettent clairement en danger la vie des usagers », estime, Kossi, usager de cette voie.
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Surtout que ces ralentisseurs ne semblent pas être l’œuvre des professionnels. En effet, dans les premières semaines du blocage de cette route, des ralentisseurs du type coussins ont été posés mais ils n’ont pas résisté longtemps. C’est alors que d’autres types de ralentisseurs ont été posés.
Selon un spécialiste que nous avons contacté, les ralentisseurs posés sur la route de la Présidence sont normalement utilisés sur les voies privées, dans les parkings, centres commerciaux ou encore dans les hôpitaux et résidences.
« Ces ralentisseurs ne peuvent être installés sur la voie publique, car ne respectent pas une certaine réglementation. Ils sont principalement fabriqués en caoutchouc ou en plastique recyclé. Ils permettent de réduire la vitesse des véhicules à 30km/h, 20km/h ou 10km/h en fonction de la hauteur du dispositif. Pour cela, vous devez respecter une certaine hauteur d’équipement. Ainsi, pour réduire la vitesse d’un véhicule entre 10 et 20km/h, vous devez vous équiper d’un ralentisseur de 60 millimètres de hauteur. Pour limiter la vitesse d’un véhicule entre 20 et 30km/h, un dispositif de 50 millimètres de hauteur est nécessaire », a expliqué le spécialiste.
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Des ralentisseurs de ce genre et autres dos d’ânes qui ne respectent pas les normes requises sont installés sur plusieurs voies du pays, en totale inadéquation avec la hauteur réglementaire édictée par le code la route. Mettant ainsi en danger, la vie des usagers que ces installations sont notamment sensées protéger.
Sans nier l’utilité de ces dispositifs, notamment dans les zones habitées et les écoles, il faut cependant que les autorités compétentes rétablissent leur adéquation avec les normes réglementaires.
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