Comptabilité des églises et mosquées : L’OHADA va sévir dès 2024

 

La récente décision de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) exigeant que les églises et les mosquées tiennent une comptabilité rigoureuse à partir du 1er janvier 2024 marque un tournant significatif dans la gestion financière des institutions religieuses au sein des 17 pays membres. Cette mesure historique, annoncée lors du Conseil des ministres à Niamey en décembre 2022, s’inscrit dans le cadre du 11ème Acte uniforme de l’OHADA, complétant ainsi les dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière (AUDCIF) adopté en 2017.

 

 

L’objectif de cette initiative est d’assainir le secteur religieux en réponse aux préoccupations croissantes concernant la gestion opacifiée des finances au sein de certaines organisations religieuses. Bien que traditionnellement perçues comme des entités basées sur des dons et des offrandes, certaines églises et mosquées se sont diversifiées dans des activités commerciales, soulevant ainsi des inquiétudes sur la transparence de leur gestion financière.

 

La réforme exige l’application d’un système comptable spécifique pour toutes les entités à but non lucratif opérant dans les pays membres de l’OHADA. Pour les petites entités, un système minimal de trésorerie sera mis en place, tandis que les entités déjà soumises à la comptabilité publique ou à des régimes comptables particuliers seront adaptées en conséquence.

 

Cependant, la mise en œuvre de cette réforme représente un défi majeur, nécessitant un recensement exhaustif des institutions à but non lucratif, y compris celles situées dans les régions les plus reculées, ainsi qu’une volonté politique et administrative forte pour assurer une mise en œuvre effective dès le 1er janvier 2024. Malgré les obstacles potentiels, cette décision est généralement perçue comme un pas nécessaire vers la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur à but non lucratif.