Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. C’est ce qui reste également à l’homme en toute circonstance lorsqu’il a tout oublié.
Cependant lorsqu’en politique certains leaders qui aspirent à diriger le pays un jour, arrivent à fouler aux pieds les règles élémentaires de la bienséance et celles régissant la vie de la nation, il y’a des raisons de croire qu’ils ont perdu le sens de discernement.
Agbéyomé Kodjo moins encore Brigitte Adjamagbo ne sont pas des novices en politique. Si Mgr Kpodzro le suppôt de Kodjo Messan Agbéyomé tire sur les ficelles pour faire croire à son candidat que le pouvoir lui revenait après la joute électorale du 22 février dernier, en homme averti dont la jugeote ne doit pas faire défaut,
Agbeyome Kodjo devrait se rendre à l’évidence que le prélat le menait en bateau et qu’il l’entraînait dans un gouffre sans fin. Mais sans aucune réflexion en amont et sans discernement aucun, il a foncé droit dans le mur.
Aujourd’hui le voilà dans de beaux draps face à son propre histoire et assujetti à affronter une procédure judiciaire qui risque de présager des rebondissements. Quelle mouche a piqué l’ancien premier ministre en acceptant marcher dans les combines d’un prélat obnubilé par une alternance politique au sommet de l’État ?
L’alternance politique Oui! Mais il est de bon aloi de se demander si cette alternance peut-elle arriver par des contorsions et des faux bonds ? Ou mieux, peut-on décréter une alternance politique dans un pays comme le Togo qui a fait le choix de la démocratie ?
Agbeyomé a été victime de ses comportements peu orthodoxes. Pourquoi après les résultats de l’élection présidentielle dernière en tant que candidat, il a commis l’imprudence de commettre des gaffes qu’il reconnait être anti républicaines ?
Qu’est-ce qui justifie sa rage à ne pas obtempérer devant des invitations qui lui ont été adressées par le SCRIC aux fins d’une enquête judiciaire ?
Si des esprits vindicatifs estiment toujours que l’arrestation de l’ancien président de l’assemblée nationale Agbéyomé Kodjo a été musclée, il faut apporter la précision que ce monsieur a également manqué de respect aux autorités judiciaires.
C’est ce qui est consécutif à son arrestation, le jeudi dernier à son domicile. Agbéyomé pouvait très humblement éviter des situations ingérables en se rendant au SCRIC s’il avait vraiment des preuves tangibles de sa prétendue victoire lors du scrutin présidentiel du 22 février dernier. Contre toute attente, il s’est fait représenter à deux reprises par son avocat et avant la date de la troisième comparution, ses avocats commettent la bévue d’annoncer solennellement que leur client ne se rendra pas au SCRIC. Toute honte bue, Agbéyomé Kodjo s’est donc fait ridiculiser. Il a franchi le Rubicon en foulant aux pieds les autorités judiciaires
Ce qui n’a pas été du goût du procureur de la république. Il a été donc arrêté et 72 heures après, le juge a ainsi tranché en faveur de sa libération et de ses camardes d’infortune assortie de conditions.
A présent qu’il se trouve à la disposition de la justice, il va sans dire que ce feuilleton est loin d’être clos.
Tout compte fait, une chose paraît évidence, c’est un camouflet pour Agbeyome Kodjo et ses congénères qui se bombaient le torse d’avoir gagné une élection. C’est un échec cuisant qui doit faire école au sein de la nomenclature des leaders de l’opposition qui créé des rapports de force pour ramer à contre-courant des décisions rendues par les institutions de la république.
Certes, il est très difficile pour certains de concevoir que Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo ne soit allé au bout de sa résistance. Mais avait-il les moyens de sa politique pour faire feu de tout bois et convaincre le juge ? On est donc fondé de croire que tout le tintamarre orchestré par la dynamique Kpodzro n’était qu’une utopie. Les conditions formulées par le juge avant la mise en liberté de Kodjo et comparse sont claires.
Agbéyomé Kodjo et ses compagnons de lutte que sont : Fulbert Sassou Attisso, Brigitte AdjamagboJohnson, Kodjo Mondji, sont contraints d’observer l’obligation de déférer aux différentes convocations aussitôt qu’il en sera requis. Il en est de même pour l’interdiction de quitter le territoire national sans l’autorisation expresse de la justice, l’interdiction de faire toute déclaration tendant à la remise en cause des résultats du dernier scrutin présidentiel du 22 février 2020 et l’interdiction de tous propos, déclarations, ou attitudes tendant à remettre en cause et à saper l’ordre constitutionnel et institutionnel existant.
Au demeurant, toutes ces conditions supposent que la dynamique Kpodzro est désormais appelée à respecter les institutions de la république et l’ordre publique. Quel avenir politique pour le candidat personnel de Kpodzro qui a perdu aujourd’hui son latin ? La question reste posée.
Nouvelles Opinion No 664