Des tirs ont été entendus ce matin dans la ville garnison de Kati à 15 kilomètres de Bamako. Des témoins rapportent l’arrestation de ministres et de hauts gradés de l’armée.
16h00 : Les Etats-Unis s’opposent à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal au Mali, y compris par l’armée, a indiqué l’émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham.
15h48: Voici la photo du colonel Diaw présenté comme l’un des cerveaux des militaires qui tirent dans la capitale malienne.
15h39 : “C’est une action d’un groupe isolé mais le commandement demeure républicaine et solidaire du Gouvernement”, a indiqué une source diplomatique.
15h25 : Depuis Bamako aussi, la situation est confuse. Etienne Fakaba Sissoko, analyste politique joint par la DW, estime que deux scénarios sont possibles. Soit il s’agit bel et bien d’une “tentative de coup d’Etat”, mais en ce cas, elle “n’implique pas toute l’armée si bien que de fortes résistances peuvent voir le jour”. Etienne Fakaba Sissoko, qui diriege le Centre de recherche, d’analyses politiques, économiques, et sociales du Mali, craint une nouvelle “fracture au sein de l’outil de défense entre “loyalistes” et “putchistes”. Et il ajoute que “ces derniers pourraient avoir le soutien d’une frange importante du mouvement de contestation. M5-RFP”.
Deuxième scénario que notre interlocuteur envisage: il pourrait s’agir d’un “mouvement d’humeur à grande échelle au sein de l’armée” auquel cas une mutinerie ne remettrait pas forcément “en cause des institutions républicaines”. Mais là aussi, un soutien “de certains caciques du M5-RFP au nom du principe de respect de l’état de droit” serait possible.
Pour conclure, Etienne Fakaba Sissoko estime que “de cette confusion peut naître une bouée de sauvetage pour le régime qui peut en appeler au respect de la légalité constitutionnelle et de la légitimité du Président de la République”. Un “argument [qui] peut emporter l’adhésion de la communauté internationale qui pourrait exiger l’arrêt de toute tentative de déstabilisation”. Et il insiste sur la nécessité d’éviter à tout prix des affrontements au sein de l’armée.
15h14 : “Je ne peux rien dire pour l’instant. Il faut attendre de voir la suite des événements”, nous a confié Moussa Mara, ancien Premier ministre malien. De son côté, l’Office de radiodiffusion télévision du Mali continue d’émettre.
14h37 : La situation reste toujours confuse à Bamako mais la circulation se poursuit normalement dans une partie de la capitale malienne, selon des témoins.
13h56 : Moussa Timbine, président de l’Assemblée nationale aurait aussi été arrêté dans sa résidence officielle, selon ses proches.
13h49 : Joint par la DW, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdolaye Diop, dit ne pas avoir des informations précises pour commenter les événements en cours à Bamako.
13h14 : Une colonne serait en route vers l’ORTM, la radio-télévision nationale, dont le personnel a été évacué. Le chef d’état-major de la garde nationale aurait aussi été arrêté.
13h06 : Les représentations diplomatiques recommandent à leurs ressortissants de rester à la maison. Des véhicules de la police militaire (PM) devant le département de La Défense. L’ORTM a également été évacuée pour raison de sécurité.
12h30 : Plusieurs sources dont des diplomates affirment que des tirs nourris sont entendus depuis ce matin dans la ville garnison de Kati à 15 kilomètres de Bamako. Notre correspondant à Bamako rapporte l’arrestation de hauts gradés de l’armée par le groupement d’intervention de la garde nationale.
Le nouveau ministre de l’Economie et des Finances Abdoualye Daffe aurait aussi été enlevé ce matin dans son bureau.
11h45 : L’état-major des armées serait également sous le contrôle des militaires de la garde nationale conduits par le colonel Sadio Camara, l’ancien directeur du Prytanée, l’école militaire de Kati. Des pillages sont d’ailleurs signalés à Kati et des évacuations ont eu lieu dans la cité administrative de Bamako.
Vendredi, des experts de l’Onu ont accusé des hauts responsables maliens de l’armée et des services de renseignements de “compromettre” l’application de l’accord de paix d’Alger, en dépit d’appels pressants de la communauté internationale pour résoudre la crise.
Ce rapport, remis au Conseil de sécurité de l’Onu le 7 août, n’est pas encore rendu public. L’AFP en a pris connaissance vendredi, alors que le Mali fait depuis plusieurs mois face à une nouvelle contestation politique majeure.
Une coalition d’opposants, de religieux et de personnalités de la société civile demande depuis juin la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en l’accusant, ainsi que son entourage, de corruption et de népotisme. Au moins quatorze Maliens ont été tués en juillet dans des troubles selon l’Onu.
Ce rapport détaille la “méfiance” et la “confusion” créées par l’obstruction par de hauts responsables maliens de l’application de l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les groupes armés, feuille de route censée résoudre la profonde crise sécuritaire débutée en 2012 avec le soulèvement de groupes armés indépendantistes touaregs, puis djihadistes dans le nord du pays.
Les responsables maliens, qui ont “menacé et retardé” l’application de l’accord, devraient selon les
experts être “tenus responsables” par le Comité de sanctions de l’Onu qui doit se réunir prochainement.
Parmi les personnalités visées, l’ancien chef d’état-major de l’armée de terre (2019-2020), le général Keba Sangaré, qui est notamment accusé de “prises de décision douteuses” lors du redéploiement programmé d’éléments de l’armée malienne dans le nord du pays fin 2019.
Ce redéploiement progressif de l’armée nationale dans les principales villes du nord du pays doit se faire sous la forme de bataillons mixtes d’une armée dite reconstituée composés à ratio égal des forces armées maliennes, des combattants de l’ex-rébellion et des groupes armés pro-gouvernementaux.
Certains de ces bataillons mixtes ont fini leur entrainement officiel le 2 septembre 2019, dit le rapport onusien, mais ont reçu leur lieu d’affection par l’état-major “seulement en décembre”, retard “largement” imputable à une décision du général Kena Sangaré selon les experts.
DW