Le livre du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Moustafa Mijiyawa, paru aux Éditions Harmattan en mars dernier, suscite débats et controverses dans le paysage sanitaire togolais. Intitulé « L’approche contractuelle dans les formations sanitaires publiques du Togo – Une solution au dysfonctionnement des hôpitaux en Afrique », l’ouvrage met en lumière des réussites perçues, telles que l’augmentation du taux de fréquentation des structures sanitaires et l’élimination des retards de paiement. Cependant, cette approche contractuelle est loin de faire l’unanimité, suscitant des inquiétudes parmi le personnel médical togolais.
Le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) et d’autres syndicats frères avaient récemment exprimé leurs préoccupations, déplorant le manque de compétence, la détérioration de l’offre de soins, et l’insuffisance des infrastructures sanitaires dans les hôpitaux contractants. Alors que le ministre-auteur se félicite des résultats, la demande du Synphot pour une “évaluation externe de la démarche de contractualisation” reste sans réponse jusqu’à présent, accentuant les divergences d’opinions sur cette approche dans le système de santé togolais.
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Le moins que l’on puisse dire est que dans cet ouvrage, il a été question de l’augmentation du taux de fréquentation des structures sanitaires, de récurrence d’analyses médicales, d’élimination de retards de paiement, d’assainissement de gestion financière, entre autres acquis dont se félicite le ministre.
C’est pour ainsi parler le panorama du paysage sanitaire togolais qui y est dressé via le prisme de l’intéressé lui-même, avec l’approche contractuelle comme fil rouge. Avec l’approche contractuelle, il n’y aurait donc pas péril en la demeure, si l’on en croit Moustafa Mijiyawa. Sauf que l’analyse sienne n’est pas forcément du goût du personnel médical togolais qui a déjà planché sur les limites de l’approche contractuelle.
Cette analyse n’aura pas le don de rassurer l’opinion, moins encore le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) et les syndicats frères qui avaient il y a seulement quelques semaines déploré le manque de compétence, la dégradation ascendante dans l’amélioration de l’offre de soins aux populations, le manque criard d’infrastructures sanitaires dans les hôpitaux contractants qui sont autant de points d’achoppement qui ralentissent l’élan du secteur.
La demande du Synphot d’une « évaluation externe de la démarche de contractualisation qui présente d’énormes insuffisances telle qu’exigée par le conseil des ministres du 04 mai 2022 », n’a jusqu’ici trouvé grâce aux yeux du ministre-auteur. Comme il fallait s’y attendre…