Franc CFA : « Je veux aussi que ça change… » Lionel Zinsou

 

 

 

©AfreePress-(Lomé, 28 mai 2021)- Lomé abrite depuis mercredi 26 mai 2021, un colloque scientifique sur les états généraux de l’ECO, la future monnaie de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

 

 

L’ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, Président-Directeur général du « Fonds d’investissement Européen PIA Partners », fait partie des communicateurs invités à ces états généraux qui sont au troisième jour. Sa communication porte sur le thème général : « Du FCFA à l’ECO : quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’Ouest ».

 

Pour le banquier, le changement de monnaie en Afrique n’est pas que désiré par une seule personne ou un seul Etat. C’est le souhait de l’opinion générale des populations des pays de la sous-région, a-t-il fait savoir.

 

 

 

 

 

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« Ce changement, il résulte du fait qu’il y avait une impatience de changer toute une série de symboles et d’éléments de gouvernance. Et ça été entendu de diverses parties, essentiellement nos Chefs d’États, mais également en Europe et en France. Donc ce changement de monnaie, je pense qu’il résulte d’un mouvement de l’opinion générale. On ne peut pas le cacher. Il y a un rejet du statu-quo par l’opinion. On demande aujourd’hui plus à la monnaie et on lui demande de perdre certains des attributs historiques qui ne sont plus acceptables. Donc c’est un changement qui vient de l’impatience. Maintenant, il faut arriver à le faire le plus rapidement possible et ensemble. Moi, je suis très confiant que même si parfois ça peut prendre 10 ans ou 15 ans, on fera des pas et on sera de plus en plus nombreux dans cette monnaie », a-t-il confié à l’Agence de presse AfreePress à l’ouverture des travaux.

 

Lionel Zinsou a par ailleurs rappelé à l’opinion, l’importance que revêt le colloque de Lomé qui, a-t-il tenu à préciser, vise à aider les chefs d’Etats de la sous-région dans leur prise de décision pour la mise en place de la monnaie unique.

 

 

 

« C’est très important que les universitaires rentrent dans le débat. Parce que c’est un débat qui est souvent passionné, émotionnel qui entraîne beaucoup de manifestations de rues, mais pas beaucoup de manifestations scientifiques. Donc c’est formidable que l’Université de Lomé ait pris sur elle d’organiser ce colloque international… Il y a beaucoup de défis à relever pour faire en sorte que cette monnaie qui est en cours de création, devienne un instrument de croissance, de développement, d’inclusion et de lutte contre la pauvreté. Pour en arriver là, il va se poser beaucoup de questions et donc c’est bien qu’en amont, le travail des jeunes chercheurs et universitaires permettent de donner des solutions », a-t-il ajouté.

 

 

L’ancien Premier ministre du Bénin, reconnaît volontiers que le système d’échange actuel ne permet pas aux pays de l’Afrique de l’Ouest d’être plus compétitifs. Pour lui, il est important de faire un travail de fond afin que la nouvelle monnaie puisse jouer pleinement son rôle.

 

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« Je veux que ça change, je veux que ça optimise et accélère nos vrais problèmes qui sont l’emploi et la pauvreté. Et en même temps, je ne veux pas perdre le contrôle de mes instruments monétaires… », a-t-il fait savoir.

 

 

 

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