Le président de la République a été giflé et hué lors de son déplacement dans la Drôme. Deux personnes ont été interpellées pour cette gifle. Plus tôt dans la matinée, quatre autres personnes ont également été interpellées lors de l’arrivée du président à Tain l’Hermitage (Drôme).
Le président de la République Emmanuel Macron a été giflé lors de son déplacement dans la Drôme. Dans la matinée déjà, la journée ne promettait pas d’être tranquille pour le chef de l’Etat puisqu’il a été accueilli par des huées et des sifflets à son arrivée au lycée hôtelier de Tain l’Hermitage.
Deux personnes ont été interpellées, « l’homme qui a tenté de gifler le président et un autre individu sont actuellement entendus par la brigade de gendarmerie de Tain-L’Hermitage », indique la préfecture sans donner d’autres informations concernant leur identité. « Vers 13H15, le président était remonté dans sa voiture après avoir visité un lycée et il est ressorti car des badauds l’appelaient. Il est allé à leur rencontre et c’est là que l’incident
s’est produit », a encore précisé la préfecture. Les deux hommes, des drômois de 28 ans, sont en garde à vue pour violence sur personne depositaire de l’autorité. Ils sont inconnus de la justice selon le parquet de Valence.
Une arrivée sous les huées
Avant l’arrivée du président ce matin, une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées devant le lycée, dont des « gilets jaunes ». Ils ont accueilli le cortège présidentiel par des sifflets, des huées et des chants. Quatre manifestants, reliés selon la préfecture de la Drôme à « l’ultra-gauche », ont été interpellés et placés en garde-à-vue au commissariat de Valence.
Emmanuel Macron poursuit actuellement sa visite dans la Drôme pour échanger avec des acteurs de la restauration sur le grave manque de main d’oeuvre dans le secteur après la crise du Covid et à la veille de l’ouverture des salles de restaurants.
Appel du Premier ministre à un « sursaut républicain »
Dès le début des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a pris la parole pour dénoncer cette agression. « La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l’agression verbale, et encore moins l’agression physique. J’en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie », a déclaré Jean Castex.
Pour l’ancien président de la République François Hollande, « qgresser le Président de la République c’est porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions. »
Pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, c’est un « Geste intolérable. On ne peut pas accepter que s’installent la violence et l’absence de respect dans notre pays. »
Le député LR de l’Ain Damien Abad a également réagi. « Gifler le Président, c’est gifler la République. Intolérable, inacceptable » a-t-il twitté.
Le candidat du Rassemblement National aux élections régionales « condamne totalement la violence à l’encontre du Président quand bien même nous sommes ses premiers opposants. La violence physique n’a pas sa place, ni en politique, ni en Auvergne-Rhone-Alpes. »
Le candidat LREM Bruno Bonnell est « choqué, mais surtout indigné ».
Pour la candidate socialiste Najat Vallaud-Belkacem, « cette image du Président de la République giflé fait froid dans le dos ».
Avant Macron, d’autres présidents ou Premiers ministres agressés
Avant Emmanuel Macron, giflé par un homme mardi lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage (Drôme), d’autres présidents ou Premiers ministres ont été victimes d’agressions ou d’incivilités lors de sorties publiques en France.
Quand il était ministre de l’Économie, Emmanuel Macron avait déjà été pris pour cible le 6 juin 2016 par des manifestants hostiles à la loi Travail, qui lui avaient jeté des œufs lors d’un déplacement à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en lui criant « casse-toi ! ».
Nicolas Sarkozy
Le 30 juin 2011 à Brax (Lot-et-Garonne), un homme de 32 ans, employé municipal d’Agen, agrippe la veste du président Nicolas Sarkozy en train de saluer des habitants rassemblés derrière une barrière de sécurité. Regrettant son geste par la suite, il déclare avoir voulu dire au chef de l’État qu’il faut « écouter les gens qui l’ont élu ». Il sera condamné à six mois de prison avec sursis.
Le 23 juin 2010, au cours d’une visite de Nicolas Sarkozy dans des quartiers sensibles de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), un jeune homme de 21 ans lui lance : « Va te faire enculer connard, ici t’es chez moi ». L’homme est blessé lors de l’interpellation et condamné à 35 heures de travaux d’intérêt général (TGI) pour outrage au chef de l’État et à la police.
Le 6 novembre 2007, des marins pêcheurs en colère protestent contre l’envolée des cours du gazole lors d’une visite du président Sarkozy au Guilvinec (Finistère). L’un d’eux lui lance: « Enc…! » Riposte immédiate: « C’est toi qui a dit ça ? Eh ben descends un peu le dire, descends un peu ! » Un jeune pêcheur réplique : « Si je descends, je te mets un coup de boule », n’hésitant pas à sauter une barrière en direction du président avant d’être arrêté par les services de sécurité. Il ne sera pas poursuivi.
Jacques Chirac
Le 14 juillet 2002, Maxime Brunerie, 25 ans, tente d’atteindre Jacques Chirac avec un fusil 22 long rifle dissimulé dans un étui à guitare lors du défilé présidentiel sur les Champs-Elysées. Le tir est dévié par un spectateur. Brunerie est condamné en décembre 2004 à dix ans de réclusion criminelle. « Je voulais faire quelque chose d’historique », explique-t-il. Il est libéré en août 2009.
Le 4 mars 2002, le président Jacques Chirac, qui effectue son deuxième déplacement sur le thème de la sécurité durant la campagne présidentielle, est la cible de crachats à Mantes-la-Jolie (Yvelines), en pleine affaire sur les marchés publics d’Ile-de-France, tandis que fusent quelques « Chirac voleur ».
Lionel Jospin
Le 17 avril 2002, venu à Rennes pour son dernier meeting de campagne présidentielle, le Premier ministre-candidat Lionel Jospin est aspergé de ketchup par deux jeunes mineurs alors qu’il remonte l’allée centrale du Parc des expositions où il doit prendre la parole devant 7.000 personnes.