Beaucoup de Loméens ont pesté le weekend dernier contre le gouvernement et les gérants des stations-services de vente du carburant. De longues files de voiture étaient observables dans plusieurs stations d’essence. La situation était vraiment critique au point que certains ont dû annuler des voyages à l’intérieur du pays pour diverses raisons.
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Les rumeurs imputaient la situation à une éventuelle augmentation du prix du carburant. Des propos vite démentis par le ministre du commerce, à travers un communiqué, qui parle plutôt d’une tension dans l’approvisionnement en produits pétroliers rassurant de la normalité de la situation le samedi.
Il faut dire que les consommateurs, qui ont parlé d’une imminence de hausse des prix du carburant le vendredi dernier, avaient peut-être raison, étant au fait du modus-operandi. Il en était ainsi dans le passé. Quelques jours ou quelques heures avant l’annonce d’une hausse de prix, les stations-services ferment leur pompe, arguant du fait que le précieux liquide a tari dans leurs cuves ou réservoirs. Mais, dès que les nouveaux prix sont affichés, tout redevient normal à la minute près, comme par enchantement. Les habitants de Lomé avaient donc raison d’évoquer la hausse des prix d’autant que des indiscrétions relevaient l’existence du super sans plomb dans certaines stations fermées.
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Qu’à cela ne tienne, le ministre a rassuré les Togolais que, de hausse de tarif, il n’en sera rien ! Mais, pour combien de temps ? Comme le Médium l’annonçait depuis quelques semaines, la hausse du prix des produits pétroliers est inévitable. Le prix du baril du pétrole a frôlé les 100 dollars le weekend dernier, confirmant la hausse amorcée depuis le mois de Novembre 2021. Dans les pays où la vérité des prix est pratiquée, les ministres en charge du commerce ou des hydrocarbures ont procédé déjà à une modification à la hausse des prix des produits pétroliers. Il en est ainsi de la Côte-d’Ivoire, du Bénin et du Ghana. Et c’est là le problème au Togo.
Depuis l’affaire du supposé »Pétrolegate », beaucoup de voix se sont élevées au sein des associations des consommateurs et du monde des media pour que le ministère du commerce communique sur les commandes des produits pétroliers. Depuis lors, rien ! Chaque année, il est dit que le gouvernement subventionne les prix du carburant avec des dizaines de milliards de F CFA, sans davantage d’explications. De plus, on veut bien croire le ministre du commerce quand il rassure les Togolais. Mais, comme nous l’écrivions dans nos précédentes parutions, la hausse des prix était déjà dans les tuyaux au ministère du commerce. La situation de la vie chère qui assaille les Togolais depuis un moment, en était le bémol qui freinait l’annonce. Autrement, ce sera déjà fait depuis »fort longtemps ».
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On aurait souhaité que le ministre tienne un langage de vérité aux consommateurs et les situer sur la situation actuelle. User de subterfuges pour paraître en phase avec les populations ne font que repousser le problème qui, tôt ou tard, subviendra. A l’heure des réseaux sociaux, où tous les Togolais sont au courant des informations concernant les prix des matières premières dans le monde, il n’en existe aucun qui peut jeter la pierre au gouvernement si une hausse intervenait sur le plan local, consécutive à une flambée sur le plan international.
Les Togolais n’ont besoin que de vérité et de clarté dans l’achat des produits pétroliers et sauront comprendre les décisions du ministre du commerce. L’omerta qui entoure le processus, et les différentes taxes greffées sur le litre d’essence sans plomb boostent la méfiance des Togolais vis-à-vis du locataire du ministère du commerce.
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Une fois encore, si tant est que des dizaines de milliards de FCFA des contribuables togolais alimentent le maintien du prix à un niveau raisonnable, il est impérieux que le ministère du commerce communique sur le volume des produits acquis chaque trimestre, le montant auquel ils ont été acquis, les prix auxquels ils sont cédés aux grossistes et ceux proposés au consommateur final. Une fois que chacun sera au fait de la situation, le ministre du commerce et son homologue des finances pourront ajuster les prix au marché mondial comme il est fait partout sur la planète terre. Les communiqués de démentis de toutes sortes, qui ne rassurent personne, ne sont plus de mise. Que la transparence soit érigée en principe de gouvernance et le peuple applaudira, même si les prix du carburant doivent crever les plafonds.
Le Medium n°489