Face à la récurrence du refus de pièces et de billets qualifiés de lisses ou de froissés, le Ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni a fait une mise au point. Selon le Ministre d’État, ces pièces et billets qui sont stigmatisés, ont toujours cours légal et leur rejet peut entraîner des sanctions.
Le refus des pièces dites lisses ou supposées dédiées à des divinités, ainsi que des billets qualifiés de froissés, est formellement interdit. Selon le Ministre Romuald Wadagni, cette manœuvre qui consiste à rejeter certaines pièces, sous prétexte qu’elles seraient celles des divinités, sont altérées, lisses ; ou le refus des bielles froissés, « entraîne des incidents dans plusieurs localités où des transactions entre agents économiques n’ont pas pu se dénouer ».
Dans un communiqué en date du mercredi 06 octobre 2022, le Ministre a rassuré les populations que les pièces dites lisses et billets froissés, « ont toujours cours légal et pouvoir libératoire au même titre que les autres, sur toute l’étendue du territoire national et dans les pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ».
EN TOUT ÉTAT DE CAUSE, LE REFUS DE RECEVOIR LA MONNAIE AYANT COURS LÉGAL DANS UN ÉTAT MEMBRE DE L’UMOA EST PUNI PAR LES TEXTES EN VIGUEUR.
Romuald Wadagni
Par ailleurs, il est possible de procéder au changement des pièces lisses et des billets de banque froissés, aux guichets de la BCEAO. Cette opération est totalement gratuite.
Nécessité de sensibiliser les populations
Ce n’est pas la première fois que l’argentier national met en garde et fait des mises au point sur la question. Malgré les précédents communiqués, rien n’a véritablement changé. Il est donc évident qu’il faut changer de méthode.
Il ne suffira plus de faire uniquement des communiqués, mais une vraie campagne de sensibilisation doit être initiée. Des services du Ministère de l’Economie et des Finances, doivent descendre sur le terrain, dans les marchés pour expliquer aux bonnes dames et autres commerçants la pertinence de la mesure.
« Il faut que tout le monde soit au même niveau d’information »
Théodore H., vendeur d’essence frelatée veut bien se soumettre aux indications du Ministre, mais il a peur de se retrouver en position de perdant. « Moi, ça ne me gène pas de recevoir des pièces lisses ou des billets froissés chez les clients, mais le problème c’est mes autres clients qui refusent ces pièces et billets en guise de monnaie », a-t-il confié.
Pour Théodore et beaucoup d’autres agents économiques, il est important que tout le monde soit sur la même longueur d’onde et unanime sur le respect de la mesure. « L’argent est tourné sous forme de chaîne dans nos marchés, si moi j’accepte des pièces lisses et que d’autres refusent, ça ne marchera pas », a indiqué un conducteur de taxi-moto.