Le Ghana militarise sa frontière avec le Togo

 

 

Les autorités ghanéennes ont entamé le déploiement de l’armée à travers les régions frontalières. Les frontières avec le Togo sont les plus concernées. Cette décision est exécutée en prélude au démarrage du recensement électoral. Les anciens présidents, Jerry John Rawlings et John Dramani Mahama ont réagi.

 

 

 

Pour les autorités ghanéennes, le déploiement vise à sécuriser les frontières du Ghana en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’entrée illégale d’étrangers dans le pays.

 

Mais d’aucuns ont rapidement vu des motivations politiques à cette démarche. L’ancien président John Dramani Mahama et les députés de la minorité estiment que la présence des militaires dans les régions connues pour être des bastions du parti NDC (Congés national démocrate), est d’intimider les résidents avant le début de l’inscription des électeurs le 30 juin prochain.

Même position du côté de J.J. Rawlings. L’ancien chef d’Etat explique que « la présence de l’armée et d’autres agents de sécurité dans certaines parties des régions de la Volta et de l’Oti génère de l’animosité », en particulier parmi les populations « innocentes dont le mode de vie fondamental » a toujours été perturbé.

 

« Le déploiement le long des frontières en temps de paix, en particulier à ce moment précis, a suscité tant de suspicion et exigera beaucoup de souplesse et de diligence intelligentes. Les restrictions de Covid-19 ont créé suffisamment de difficultés pour la plupart de nos citoyens. N’aggravons pas les choses avec un comportement autoritaire et intimidant envers nos habitants des frontières dont les moyens de subsistance dépendent uniquement des activités le long de la frontière », a-t-il déclaré.

 

Le pouvoir de Nana Akufo-Addo a l’habitude de remettre en cause le fichier électoral. Alors dans l’opposition, le NPP avait indiqué plus de 80 000 togolais s’étaient inscrits sur la liste électorale en tant que ghanéen ; cela n’avait pas toutefois empêché la victoire de M. Akufo-Addo en 2016. Le président ghanéen se prépare à briguer un second mandat.

 

TBN