Les enseignants licenciés de la fonction publique ne supportent plus leur condition d’inactivité. Ils en veulent à leur collègue, secrétaire général du Syndicat des Enseignants du Togo, SET.
Lire aussi : Togo : la société civile s’implique dans la lutte contre le terrorisme
Dans un courrier adressé à celui-ci, ils ont d’abord présenté leur situation actuelle après le licenciement avec regret d’avoir eu affaire à un secrétaire général « insoumis » et qui tenait à défier l’autorité malgré les différents conseils qui lui sont prodigués.
« Malgré nos cris, nos lamentations couplés de ceux des centrales et Fédérations syndicales vous invitant à lever la grève ou à observer une trêve lors des périodes assez cruciales, vous avez fait fi de tout cela en nous conduisant tout droit à l’abattoir » a mentionné le groupe des licenciés dans sa lettre.
Ils ont également exprimé leur indignation et lui exige le payement de leur salaire et l’annulation de la plainte du SET à l’OIT et CEDEAO. Et enfin, le groupe des enseignants licenciés demande la dissolution du SET.
Voici l’intégralité de cette lettre.
Lomé, le 25 juillet 2022
Groupe des enseignants licenciés
Tel : 93 23 07 71 / 99 02 37 50 / 93 88 75 36
A
Monsieur le Secrétaire Général du SET,
M. MAWOUEGNA Kokou Miwonounyue
Objet : Indignation
Cher Monsieur,
Nous, Groupe des enseignants licenciés, venons par la présente vous exprimer notre indignation pour votre comportement de mépris et d’insouciance inouïe à l’endroit des enseignants licenciés et de leurs familles pour avoir occupé un poste de secrétaires régionaux ou de délégués préfectoraux dans le syndicat dont vous avez été le premier responsable.
Aujourd’hui, les familles des 116 enseignants sont dans le désarroi et dans la désolation à cause votre immaturité syndicale. En plus de cela, vous faites preuve d’une indifférence totale face à cette situation indescriptible que nous subissons.
Malgré nos cris, nos lamentations couplés de ceux des Centrales et Fédérations syndicales vous invitant à lever la grève ou à observer une trêve lors des périodes assez cruciales, vous avez fait fi de tout cela en nous conduisant tout droit à l’abattoir.
Aussi, en analysant les chefs d’accusation qui nous ont été imputés (actes d’incivisme notoire, d’incitation à la violence, à la désobéissance et à la révolte etc.) ; quelle juridiction voyez-vous vous donner raison pour ces manquements graves vis-à-vis de votre employeur qui n’est autre que l’Etat, dans toute son entité magistrale ?
Lire aussi : Togo : 10 Burkinabè arrêtés dans le Nord
Tout porte à croire finalement que vous avez un agenda caché et que vous êtes manipulé et dupé par des avocats véreux qui ne pensent qu’à leur propre intérêt. Nous savons aussi que vous détenez des informations secrètes que vous nous avez toujours cachées pendant et après ces moments de crise. Au lieu que ces avocats véreux vous exhortent à prendre une voie raisonnable, celle de sollicitation de la clémence du Chef de l’Etat, ils vous trompent en plongeant davantage une centaine de familles dans l’angoisse et dans l’amertume.
Avez-vous pensé quand même aux collègues détenus qui croupissent en prison à cause de votre égo surdimensionné ?
Avez-vous pensé une minute à ces jeunes enseignants naïfs que vous avez embarqués dans cette mésaventure syndicale ?
Peut-être que vous auriez aussi oublié qu’en ces moments douloureux, c’était à votre à votre syndicats d’assurer le payement de salaire aux différents syndiqués victimes de licenciement et de révocation. Tout cela vous laisse toujours imperturbable et indifférent puisque vous continuez vos démarches de défiance de l’Etat par des assignations devant des Cours internationales.
Vu que notre objectif en adhérant à votre syndicat est d’améliorer les conditions de travail et de vie de tous les enseignants du Togo ;
Lire aussi : Gabon : 5 enfants d’Omar Bongo mis en examen pour « biens mal acquis »
Vu qu’aucun d’entre nous n’a adhéré à votre syndicat pour perdre sa fonction et se retrouver dans la rue ;
Vu que notre ardent désir est de retrouver notre poste, la fonction enseignante ;
Vu que nous sommes désormais résolument engagés à respecter les règles déontologiques et d’éthiques liées à la fonction enseignante surtout en matière syndicale ;
Nous, Groupe des enseignants licenciés, vous demandons ce qui suit :
- Le payement des trois mois de salaire impayés aux enseignants licenciés et révoqués avant le 05 Aout 2022 ;
- L’annulation pure et simple de votre plainte à l’OIT et à la CEDEAO au nom du SET dans le compte des 112 enseignants licenciés et révoqués avant la date sus-indiquées ;
- La dissolution du syndicat par une déclaration publique.
Comptant sur votre esprit d’écoute, recevez cher Monsieur, nos sentiments distingués.
Pour le Groupe,
Ont signé :
- KATALE Koyaréma
- AGBALEKPO Kofi Mensa
- AKAKPO Kokouvi Jean-Paul
- EKLOU Kossi Agbéti
- TOKO Komivi Etonam
- YAYA Kamaloudine
- KEGUEWE Gnimdou
Source : Vitrine news