Développement rural : 5 régions équipées du solaire

L’accès aux services énergétiques en milieu rural, la réduction de la pauvreté, le développement des micros entreprises etc. sont autant de questions qui préoccupent l’Etat togolais. Pour rectifier le tir, le ministère en charge du développement à la base à initier depuis 2011 le projet des plateformes multifonctionnelles dans les localités enclavées du Togo. Pour apporter des améliorations à ce projet, les responsables y ont introduit l’utilisation des systèmes solaires pour garantir la protection de l’environnement. C’est ce qui a été à l’origine du lancement officiel du projet d’hybridation des moteurs diesel des plateformes multifonctionnelles avec système solaire ce 31 janvier à Atakpamé dans la région des plateaux à 161 kilomètres de la capitale Lomé. Par ailleurs, l’expérience de l’hybridation a commencé en 2017 sur trois plateformes multifonctionnelles dont celle de Betoé.

 

Objectif du projet

Ce projet est financé par le Fonds de l’Environnement Mondial (FEM) et sera implémenté par la banque ouest africaine de développement (BOAD). Il a dans sa ligne de mire, la réduction des émissions de Gaz à effet de Serre (GES) produits par les moteurs diesel, le renforcement du cadre politique, institutionnel et financier pour la promotion et le développement des énergies renouvelables etc. D’une façon générale, ce projet vise à accroître l’accès à l’électricité et aux services énergétiques modernes grâce au développement et à l’utilisation des technologies de l’énergie solaire dans 50 villages du Togo. Selon le ministre de l’Environnement, du développement durable et de la protection de la nature David Oladokoun Wonou : « les PTFM ont été à l’origine d’importants changements sociaux économiques au sein des populations bénéficiaires. »

 

En effet, l’accès au gasoil qui alimente les plateformes multifonctionnelles est difficile dans les localités enclavées. Par conséquent, les coûts de consommation du gasoil représentent 72% des charges d’exploitations de ces plateformes multifonctionnelles. L’utilisation des énergies solaires a donc permis de réduire les charges d’exploitations des PTFM et d’améliorer ses recettes et bénéfices. « Le projet a prévu d’installer des kits solaires pour faire l’irrigation des cultures maraîchères et d’approvisionner les populations en eaux potables » a martelé Mondjouni Gbingbara, coordonnateur national du projet.

 

Résultat attendu

A une vingtaine de kilomètres du barrage de Nangbéto, le Village de Bétoé abrite les installations d’une plateforme multifonctionnelle composée de 40 panneaux photovoltaïques avec 8 batteries de stockage. Après évaluations des activités, il en ressort que cette plateforme est au cœur d’une véritable mutation sociale et économique de cette localité y compris les autres localités bénéficiaires de ce projet. Cet outil a notamment permis à cette population d’avoir accès à l’électricité et aux services énergétiques. Précisément, les PTFM ont  accéléré le développement des activités génératrices de revenus AGR de (84%) et des nouvelles activités économiques (28, 03%). Le taux de participations des femmes aux dépenses familiales dans les domaines de l’alimentation, de la santé et de la scolarisation est élevé à 76, 8%. « Avant, pour mouler le maïs ou autres céréales, il fallait parcourir des kilomètres. Parfois, nos enfants et nos maris dorment la nuit le ventre affamé, mais aujourd’hui, avec l’arrivée des plateformes multifonctionnelles, notre quotidien est amélioré » s’est réjoui Abla Sehonou, membre de la coopérative «  Lonlon » en charge de la gestion du site de Bétoé.

 

Perspectives

Le projet d’hybridation est bâti sur les acquis du PRADEB en termes de stratégies et zone d’intervention. Plus de 100 000 personnes dont 52 000 femmes seront touchées par les actions du projet dont la mise en œuvre est prévue pour une durée de 3 ans.

 

Cette initiative s’inscrit dans l’axe 3 du Plan National de Développement 5 (PND) et contribue à la volonté du gouvernement d’assurer une transition énergétique vers des sources d’énergie plus propres et protectrices de l’environnement.

Simon Akpagana