L’Etat togolais accusé d’avoir falsifier la signature d’Emmanuel Macron !

Présumée falsification de votre signature par l´Etat Togolais – Clarifiez votre position.

Monsieur le Président,
C´est un honneur et de l´audace d´écrire – avec mon statut d´enfant d´Afrique, mais citoyen du monde – à un Président d´un Etat souverain comme la France, surtout avec l´objet susmentionné. Soyez par avance remercié de prendre le temps de me lire et me répondre, malgré votre agenda chargé.

 

 

Monsieur le Président, c´est un secret de polichinelle de vous rappeler ici que la liberté est une hydre, cette liberté là-même qui poussa les Français à attaquer la bastille le 14 juillet 1789. Je  vous épargne les détails que vous savez bien, peut-être. C´est la même liberté qui poussa Charlotte Corday à poignarder Jean-Paul Marat. Et là aussi, vous en savez quelque chose.

 

Monsieur le Président, le Togo, une portion de terre perdue dans la nature quelque part en Afrique de l´Ouest entre le Ghana et le Bénin, brûle. Oui le Togo brûle, le Togo où se retrouveraient, à n´en point douter, des ancêtres lointains à vous, vos frères et sœurs, vivants ou morts.

 

 

 

Le Togo brûle parce que votre signature serait falsifiée par les autorités togolaises pour se faire une légitimité internationale. Par ouï-dire, vous l´avez certainement apprise, cette histoire ; à moins que vos représentations compétentes au Togo l´aient jugée moins importante pour La France. Nous, on ne pense pas que ce serait le cas, car la France, telle que nous l´aimons, reste un pays respecté et respectueux des droits de l´Homme.

 

Cette affaire aux allures rocambolesques s´est passée après les élections présidentielles du 22 février 2020 au Togo. En effet, le 22 Février 2020 eurent lieu au Togo des élections présidentielles comme dans toute démocratie normale, sauf que le Togo ne l´est pas encore.

 

 

 

A la grande surprise et malgré les « fraudes massives », M. Messan Kodjo Agbéyomé serait sorti vainqueur, une victoire qui, jusque-là, n´est pas encore reconnue par le pouvoir sortant. Pour ce faire, ledit pouvoir est allé, M. le Président, se faire une légitimité en se faisant félicité par vous, par le truchement de votre signature, vous en tant que Président de la République française, et ce, le soir même de ce 22 février 2020. Tout se passa comme par enchantement. Peu ou prou, un éminent journaliste de la Radio RFI y serait impliqué.

 

D´investigations en investigations, il en ressort que cette reconnaissance n´est que du leurre. En d´autres termes, vous n´avez en aucun cas félicité M. Faure E. Gnassingbé pour un 4e mandat. Cette affirmation, croyez-moi M. le Président, émane du Sieur Messan Kodjo Agbéyomé suscité.

 

 

Il urge, M. le Président, et c´est la raison même de ma missive à vous, de clarifier votre position par rapport à ce dossier. Nous savons tous que les intérêts en jeu dans ce dossier sont énormes. J´en suis, nonobstant cela, convaincu que le plus grand des intérêts doit rester et demeurer, et ce sans hypocrisie aucune, le bien-être des peuples. Le peuple Togolais est un peuple ami et frère de la France, une histoire de sang, diraient certains.

 

 

Un peuple Togolais qui va bien, c´est la France qui va bien. Un peuple d´Afrique qui va bien, c´est la France qui
va bien, ce sont les peuples d´Europe qui vont bien, c´est le monde qui va bien, nos destins étant depuis devenus communs, par la force de la nature. Et c´est mieux comme cela. Les humains n´y peuvent rien, rien contre cette unicité plurielle de l´humanité…

 

 

 

Monsieur le Président, sous peu, vous déclariez qu´il y a un sentiment anti-français sans cesse grandissant en Afrique. Je ne le pense pas, en ce qui me concerne. L´Afrique, dans toute sa dimension globale, aime la France comme un pays frère. L´Afrique fait montre d´une humanité béante envers tous les peuples du monde – peut-être que c´est là sa faiblesse, oui peut-être, puisqu´elle pardonne tout au nom de la fratrie – une humanité peu ou prou toujours
mal récompensée.

 

Néanmoins, comme une mère envers ses enfants, l´Afrique tend toujours la main à ses offenseurs d´hier, car quelle est cette mère qui, après l´offense de son enfant, le rejette et le renie ? Tous les peuples du monde sont toujours les bienvenus en Afrique, naturellement dans le respect de la liberté, des cultures et identités. L´Afrique gardera, malgré
toutes les secousses, ce statut de mère qui a engendré les Hommes de la terre.

 

 

Alors M. le Président, au sujet de ce supposé sentiment anti-français, je pense que vous avez fait une autre lecture de la situation. Je peux vous avouer ici que ce que les Africains abhorrent, c´est l´approche politique française en Afrique. Une politique qui ne nourrit pas son peuple doit être abandonnée. Alors permettez la suggestion, si vous tenez à montrer aux Africains votre bonne foi de ce que vous faîtes en Afrique, c´est l´occasion de le faire… Cette
affaire vous l´en donne. Je vous donne l´occasion de le faire en vous saisissant par écrit.

 

Exprimez-vous et libérez la France ! Démontrez aux Togolais, aux africains et au monde que la France a félicité ou non M. Faure E. Gnassingbé ! Clarifiez votre position par rapport à cette fameuse félicitation et votre signature y afférente ! « Exploitez » cette belle occasion !

 

Mais, votre silence revêtira d´une grande responsabilité… Ce sera un silence coupable. Il y va, vous le savez c´est sûr, de votre propre légitimité, de votre légitimité devant les Français, devant la face du monde. Il y va de la légitimité de la France devant les Africains, cette France, Grande Nation de Liberté. C´est au-delà de tout, M. le Président, une question de conscience, de morale et de dignité. Montrez au monde à quel point vous tenez à votre dignité
et à la dignité du peuple de France.

 

L´harmonie jaillit de la différence, dit-on. Il n´y aurait pas de démocratie en France et donc pas d´alternance que vous ne seriez pas Président des peuples de France. Une seule famille ne saurait prétendre être assez intelligente pour diriger éternellement un pays. La majorité des Togolais de votre âge, M. le Président, a aussi un rêve, le rêve d´aller et de venir tranquillement dans son pays, le rêve de manger à sa faim, le rêve d´exprimer son opinion sans crainte aucune pour sa vie et celle des siens. Aidez, M. le Président, les Togolais à éclore leur rêve ! Un peuple Togolais qui meurt, c´est une partie de l´humanité qui meurt, c´est une partie de la France qui meurt et je suis convaincu que vous n´êtes pas élu pour voir les Français mourir… Ce serait trahir leur confiance, et leurs mémoires regroupées en égrégore vous demanderont des comptes.

 

 

Un peuple Français qui meurt, c´est une partie du Togo qui meurt, c´est une partie de l´humanité qui meurt. Rester indifférent à la souffrance d´un peuple est une lâcheté… Même la souveraineté d´un Etat a bel et bien des limites.
Les Togolais-Français ont aussi voté pour vous depuis l´ambassade de France au Togo, vous qui représentez la dynamique, une génération nouvelle. Je reste persuadé, tout comme vous, qu´on peut gouverner autrement pour qu´aucune femme Togolaise ne boive l´eau dans laquelle elle vient de laver ses couches de menstruations. Je reste persuadé que votre approche de gouvernance permettra, bien que vous soyez Président de la France et non du Togo, qu´aucun Togolais ne meure parce qu´il n´a pas pu s´acheter un comprimé de paracétamol…

 

 

 

Veuillez m´en excuser si, de par mon style ou lexique, vous vous êtes senti égratigné. Ceci serait loin de mon dessein en vous écrivant. Merci de clarifier votre position à la face du monde. Tout en espérant vous lire et ou vous écouter prochainement vous exprimer sur ce dossier, Veuillez recevoir l´expression de ma haute déférence.

 

 

Kangnikoé Adama