Rien ne va plus à la Société Michel Ange En Christ (SOMAC) à Kara. Cette structure partenaire de MoovTogo et qui emploie une soixantaine de Vendeurs motorisés (VM) de Sokode à cinkassé dont certains avec 5 à 10 années d’expériences, risque de connaître des tumultes dans les jours à venir.
En effet, ses agents qui n’en peuvent plus des injustices qu’ils subissent, interpellent leur Directeur Ange Michel de SOUZA, demeurant et domicilié à Cotonou au Bénin.
Dans les règle s de cette société qui fait d’ailleurs un chiffre d’affaires remarquable, pour toute embauche, l’agent reçoit une moto qui lui perm et de faire le recouvrement sur le terrain. Au début, le contrat a prévu pour la rémunération de tous les VM , un salaire fixe de 35.000 FCFA avec des variables au prorata des ventes de l’agent.
Une retenue sur salaire est opérée pour qu’au bout de quelques années, au moment de remplacer les vieilles motos, celles-ci reviennent à l’agent . Aussi, la carburation et l’entretien de la moto étaient à la charge de la société. Les jours fériés étaient chômés et payés.
Curieusement, des soixante VM qu’emploie la société, aucun agent n’est déclaré à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).Par ricochet, ils ne peuvent non plus prétendre à des prêts auprès de la banque où ils perçoivent leurs salaires.
Mais il y a presque deux ans, un nouveau contrat a été imposé aux agents. On apprend que c’est le responsable commercial M .Amedemegnan Marc qui a piloté cette réforme.
Cette nouvelle convention a radicalement changé le mode de rémunération des agents et c’est d’ailleurs ce qui est à l’origine de leurs mécontentements. D’abord le nouveau contrat supprime le salaire fixe de 35.000 FCFA et les variables en instaurant un régime unique de payement par taux sur le chiffre d’affaires (les ventes).
Ce qui signifie que l’ agent est payé conformément à sa vente sur un taux préalablement défini par l’employeur. « La carburation et l’entretien de la moto sont désormais à la charge de l’agent.
Supposons qu’un agent se retrouve à la fin du mois avec 50.000 FCFA de salaire. Il utilise, pour ne pas exagérer, deux (02) litres de carburant par jour pour faire son recouvrement ce qui revient à 24.000 F le mois pour avoir travaillé pendant 24 jours (les dimanches exclus).
Il (l’agent) doit faire la vidange au moins une fois dans le mois pour au moins 3000 F (huile à moteur total de qualité et main d’œuvre) et d’éventuelles réparations. .. 24000+ 3000+ des imprévus. En déduisant du salaire de l’agent toutes ces charges (carburation, réparation, etc.), il ne se retrouve même pas avec un salaire équivalent au SMIG de 35.000 F », déplore un VM.
Enfin, la société impose désormais aux agents de travailler tous les jours, y compris les jours fériés. Cette mesure a suscité le courroux de certains agents qui ont demandé que soient revus le contrat et les conditions de travail.
« Si cela ne vous convient pas, dégagez, nous trouverons vos remplaçants le lendemain », leur auraient lancé les responsables.
Avec l’ancien contrat qui prévoyait un salaire fixe et des variables ainsi que la charge de la carburation et de l’entretien de la moto par la société, les VM étaient plus motivés et les chiffres d’affaires étaient toujours en hausse.
Avec le nouveau contrat, la motivation n’y est plus, ce qui a entrainé une baisse des chiffres d’ affaires, le s VM étant obligés de s’endetter pour mener à bien l’activité.
Le comble, l’un des agents qui a travaillé dans la société pendant au moins huit (08) ans, a été emprisonné il y a un mois à la prison civile de Kara, après constat d’un écart financier dans ses comptes. « Était-ce la solution, celle de l’envoyer derrière les barreaux ?
Ou il fallait le maintenir pour l’aider à amortir cette dette ? », se demande un agent. « Des sociétés partenaires de Moov à l’instar de TEDICOM traitent sur un pied d’égalité les agents de terrain avec un taux unique de 1%. Togocel , le concurrent traite ses agents avec un taux pour tous de 1, 2%. Pourquoi pas à SOMAC ?
Comment peut-on vivre avec un tel contrat ? Dans le quartier, tout le monde vous voit sortir pour all er travailler et revenir tard dans la soirée, mais 5 années après, vous n’êtes même pas en mesure de vous acheter une chaise à installer dans votre chambre. P
is encore, vous êtes sous la pression de vos supérieurs hiérarchiques qui n’ont rien d’autre à vous dire que de vous menacer de licenciement. Le travail oui, mais qu’il soit décent et garantisse la dignité de celui qui le fait», peste autre VM.
Nous avons contacté le responsable commercial pour avoir sa version. Mais ce dernier n’a pas jugé utile de répondre à nos questions.
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