Nuisance sonore : Après les églises sanctionnées, qu’en est-il des bars ?

Les autorités togolaises dans leur droit régalien de préserver la quiétude, le calme et l’harmonie au sein de la cité se sont engagées à réglementer certaines activités ou pratiques qui émettent exagérément de bruits. Cet éveil des autorités émanant des plaintes des citoyens a amené le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi à mettre fin à l’implantation anarchique des lieux de cultes. Une décision que l’on peut qualifier sans se tromper de deux poids de mesures vu le degré de bruits, de nuisance et d’obstruction de voies par des bars dans nos quartiers.

 

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Les bruits sonores émanant des usines, des moulins, des lieux de cultes, des bars et autres dans la cité sont très néfastes pour la santé et incommodant pour le repos des populations. Et aucun citoyen ne peut tolérer cette nuisance même si c’est pour des raisons économiques et spirituelles. C’est ce qui a justement poussé certaines victimes à faire recours aux autorités. Lesquelles ont pris à cet effet de nouvelles mesures à travers le ministre Payadowa Boukpessi.

 

Ainsi, le ministre dans sa correspondance du vendredi 10 juin 2022 et dans le souci de mettre fin à l’implantation de plus en plus anarchique de lieux de cultes au mépris de la réglementation en vigueur, invite les préfets à prendre les dispositions nécessaires en vue d’interdire en collaboration avec les forces de l’ordre, les implantations de lieux de cultes dans leurs ressorts respectifs.

S’agissant des nuisances sonores qui troublent la quiétude des populations, le ministre tout comme le directeur des cultes ne sont pas allés par quatre chemins pour mettre en garde les auteurs. On peut même attribuer cette mise en garde un défi ‘‘tolérance zéro’’ à relever. « La question des nuisances sonores générées par les lieux de cultes devenant de plus en plus insupportables pour les riverains, je vous demande de faire procéder aux constatations et de me transmettre sans délais les dossiers relatifs aux plaintes des riverains pour des mesures appropriées à prendre » écrit le ministre Payadowa Boukpessi aux préfets.

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Commentaires

Une réaction qui fait craindre un braquage sur les lieux de cultes. S’il est vrai que certains lieux de cultes font des bruits qui donnent de l’insomnie aux populations, il n’en demeure pas moins, pour les bars. Ces derniers, non seulement sont plus nombreux et, pour la plupart, occupent les voies publiques mais aussi font énormément de bruits surtout les nuits empêchant les paisibles populations de se reposer. Cependant le ministre Payadowa Boukpessi et le directeur des cultes, le Lieutenant-Colonel Bediani Belei ont malheureusement choisi de caresser ces lieux reconnus plus ‘‘nuisants’’, dans le sens du poil. Alors que l’intensité du bruit des lieux des cultes est formellement en dessous du seuil des 55 décibels, les baffles des bars continuent allègrement de crier à longueur de la nuit sans répit à ‘‘travers’’ les coins des quartiers au vu et au su de tout le monde. Autant le religieux n’a pas besoin de crier pour voir sa prière exaucée, autant le buveur n’a pas besoin du bruit pour savourer sa bière. En tout cas nul n’est au-dessus de la loi. La liberté de tout un chacun s’arrête là où commence celle des autres. C’est en cela qu’il importe plutôt de sanctionner sévèrement que ce soit au niveau des lieux de cultes ou des bars, les brebis galeuses que de vouloir interdire l’implantation des nouveaux lieux de prières. Sinon que deviendront les nouveaux quartiers qui continuent eux de leur côté à s’étendre ?

 

Par ailleurs, faut-il le rappeler le Togo est un Etat laïc placé sous la protection de Dieu tout-puissant. Et ce Dieu doit être adoré sur toute l’étendue du territoire national suivant les règlementations édictées par le gouvernement.

Avec Chronique de la Semaine