La société civile togolaise n’entend plus abdiquer. Dix (18) organisations réunies au sein du Front Citoyen Togo Debout (FCTD) ont réaffirmé mercredi leur détermination à multiplier les manifestations pour que les récentes bavures policières soient punies. Elles ont procédé à un dépôt de gerbe en mémoire de Mohamed Agbende-Kpessou et de Dodji Koutouatsi à l’issue d’une conférence de presse tenue mercredi à Lomé.
Pour le FCTD, le 4è mandat de Faure Gnassingbé a débuté par le sang de victimes innocentes versé impunément par des éléments des forces de sécurité.
Il révèle que le 11 avril dernier, Kodjossé Gueli a été assassiné par des éléments des forces de sécurité qui l’ont torturé et lui ont écrasé les testicules. Le 20 avril, un jeune homme est retrouvé mort au niveau du 4e lac à Akodessewa. Le 21 avril, un autre homme est retrouvé mort sur le Boulevard Houphouët Boigny à Gbenyedji.
Pour Togo Debout, tous ces assassinats sont survenus aux heures du couvre-feu et semblent fortement incriminer des éléments des forces de sécurité.
A cette liste, l’organisation ajoute le nommé Dodji Koutouatsi battu à mort le 22 avril par des éléments des forces de sécurité alors qu’il était sorti pour ses besoins naturels.
La « folie meurtrière », précise Togo Debout, s’est poursuivie avec l’assassinat du Colonel Bitala Madjoulba, chef corps du 1er Bataillon d’Intervention Rapide des Forces Armées Togolaises, égorgé et laissé sans vie dans son bureau, et surtout Mohamed Agbende-Kpessou, tué par balle réelle le 21 mai dernier en plein jour.
Devant ce tableau noir en matière des droits humains, le FCTD demande à la justice de faire son travail en identifiant les coupables de tous ces crimes.
Parallèlement, l’organisation a déposé mercredi des gerbes en mémoire de Agbende-Kpessou et de Koutouatsi, respectivement à Avedji et à Adakpamé en vue de motiver la justice et rappeler aux juges le sens de leur devoir en faveur des citoyens et dire non à l’impunité.
Pour Prof David Dosseh, ce n’est que le début d’une série d’actions devant amener la justice à satisfaire les nouvelles revendications de la société civile.
« Désormais, un cortège funéraire hebdomadaire sera organisé jusqu’à ce que la justice parvienne à punir les coupables de ces crimes atroces », a souligné le porte-parole du FCTD.
Pour les 18 organisations membres de l’organisation, il est temps de se remobiliser pour dire « ça suffit ».
« Nous refusons d’être sacrifiés pour un régime ignoble qui ne sert que ses intérêts. Nous sommes un peuple, nous sommes une nation, nous avons une histoire et partageons un destin, nous devons être solidaires et œuvrer ensemble pour le bien de notre pays », ont-elles soutenu.
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