[….l’Afrique existe parce que l’homme blanc l’a touchée] Cette phrase de Victor Hugo, homme politique et écrivain pourrait être remise en cause si, sur le continent africain, il n’y avait pas des restes de spécimen noirs qui donnent toujours raison à l’homme blanc.
En effet, dimanche le 28 juin 2020, les Français étaient appelés pour le second tour des élections municipales repoussé à cause de la pandémie du Coronavirus. Dans les grandes villes de France, on note une percée des Verts et du Front National rebaptisé Rassemblement National. Dans son fief, Edouard Philippe, le premier ministre fait un bond de plus de dix points et gagne haut les mains. Les Français sont fiers de la gestion de la pandémie de son gouvernement. On parle d’un premier ministre devenu très fort qui va continuer sa mission. Il dépose sa démission. Elle est acceptée. Il n’est pas reconduit. Un nouveau premier ministre est nommé : Jean Castex
Retour au Togo. Quand Faure Gnassingbé « capte » le pouvoir en 2015 pour un troisième remake, Selom Klassou qui a passé toute sa vie au RPT puis à Unir est nommé premier ministre. En moins d’un an, il est éclaboussé dans une affaire d’achat d’actions avec le cimentier indien. Le gouvernement vacille ensuite tangue mais ne tombe pas. Faure regarde ailleurs. Klassou se met plus droit qu’il ne l’était. Mieux, il ne se sent même pas inquiété par son incivisme. Le gouvernement dans son ensemble se moque du dossier et dit des journalistes de l’Alternative qui ont ouvert cette marmite bouillante, qu’ils se fatigueront comme les autres confrères. Du « déjà vu» au Togo.
Et Rebelote ! Tikpi Atchadam et ses « gilets rouges » prennent la rue en 2017. Le pouvoir est par terre. Faure Gnassingbé fait le tour de la sous-région pour du renfort. Le gouvernement est plus qu’affaiblit. Le général Félix Kadanga bute en mondo vision un enfant de douze ans. Les chancelleries en poste à Lomé et Amnesty International regardent ailleurs. On pense à un gouvernement qui va tomber. Il n’en sera rien. Selom Klassou est prié de rester à la primature mais doit faire un tour chez le couturier : Ces vestes trop longues finissent par cacher ses mains et ses doigts.
Les élections municipales après plus de trente ans sont dans les langues. Plusieurs partis politiques dont l’ANC y participent. Le pouvoir ramasse tout. On a cru que Faure Gnassingbé va s’essayer à une catharsis et libérer enfin les talents et les énergies. Il n’en sera rien. Le pouvoir va plutôt s’entourer de vieux oripeaux et réveiller les vieux réflexes. Non seulement, le gouvernement ne tombe mais Abdou Assouma est appelé à rester à la Cour Constitutionnelle avec pour mission de cadenasser par dix fois les élections présidentielles de 2020.
Depuis mars 2020, Faure Gnassingbé est de nouveau le président du Togo. La formation d’un gouvernement qui réponde aux réalités et aspirations et du coup donne un souffle nouveau au pays, ce n’est pas son souhait. Il donnait l’alibi du Convid 19 qui a tué moins de 100 Togolais comparé à la France qui a perdu plus de 30.000. Il est rattrapé par sa paresse physique doublée d’une paresse intellectuelle. Il suffit de faire un parallèle entre la gestion de Macron de la cité française et celle de Faure Gnassingbé au Togo et vous pouvez convenir cette fois-ci avec le très excentrique biologiste allemand Carl von Linné que : «Le noir africain est guidé par la fantaisie». Cette fantaisie Faure Gnassingbé la porte avec beaucoup de joie au Togo !
Camus Ali