Une société fracturée à plusieurs endroits de son corps ne peut pas se mettre en ordre de marche normale avant que ses os brisés soient traités, recollés et guéris. Ignorer ses fractures douloureuses et demander au sujet malade de mettre un pied après l’autre c’est-à-dire avancer vers des objectifs vitaux reviendrait à mettre un plâtre sur une plaie encore béante. Ceci, pour illustrer la nouvelle comédie (scandale) politique qui se joue a Lomé.
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La chose a pour nom Concertation Nationale entre Acteurs Politiques(CNAP). Une sorte de dialogue permanent qu’un ministre, l’omnipotent Payadowa Boukpessi, conduit avec l’inique pâture d’attirer dans son piège une opposition tombée en rebus. Ladite concertation serait destinée à plancher sur l’organisation prochaine d’élections régionales. Élections régionales? Qui ne sais pas, au Togo, qu’elles sont vouées aux mêmes errements que les précédentes grâce à un découpage insidieux?
Les diplomates du G5 peuvent-ils comprendre l’anomalie et en tenir compte dans leurs approches? Ces occidentaux qui, sans cesse, encouragent la forfaiture, plus que quiconque, savent que le Togo n’est pas gouverné, que les Togolais souffrent, qu’ils ne sont pas encore guéris des pièges empoisonnés de 2018 et de 2020. Doit-on aller d’un piège à l’autre, pendant que la cherté de la vie répand la misère comme une trainée de poudre, pendant que les blessures de la nation s’étendent, plus profondes, dans toutes les couches sociales.
Cette Concertation Nationale entre Acteurs Politiques(CNAP) est une arnaque. Pas moins que le sujet principal de son ordre du jour. Et, c’est si peu dire que ceux qui vont s’asseoir autour de la table Payadowa Boukpessi s’amusent dans leurs têtes, pour des raisons qui n’échappent à personne: l’argent des prébendes.
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Parler d’élection régionale en laissant intacts et entiers les innombrables problèmes qui divisent le pays et qui le plongent dans les ténèbres de profond gouffre, c’est multiplier à dessein les problèmes dans lesquels s’est empêtre le Togo et ce, dans le but de tirer profit du désordre. Cela n’étonne guère, puisque que chez nous, tous les plans, dans la lettre et dans leur esprit, sont basés sur du faux, de la manipulation et des détours confus. Quel roman noir, quel film de terreur!
C’est à croire que l’opposition qui prend part à cette CNAP est, elle aussi, dans le déni total des maux dont souffre le pays, dans le refus de compassion aux « souffrances immenses » d’un peuple perdu qui ne sait plus à quel saint se vouer. Qu’elle se disloque et se fasse hara-kiri, cette opposition! Quand j’ai demandé, à Lomé, il m’a été répondu sournoisement, dans les rangs du résidus de l’opposition, qu’il n’y a aucun mal à être pragmatique. Quel scandale!
On semble oublier, sciemment et au nom d’agendas obscurs, que la frontière entre le pragmatisme et la soumission au fait accompli est très mince, très pernicieuse. Pourquoi, après avoir accumulé à travers des décennies un record désastreux et d’infortunes mortifères, cette fameuse opposition togolaise rechigne t-elle à comprendre qu’a situation exceptionnelle, il faut une attitude exceptionnelle? Dans l’état d’abattement, pour ne pas dire d’hébétude dans lequel est plongé le pays ou rien ne marche, il suffit d’un tout petit peu d’intelligence, d’intégrité, d’effacement de soi au profit de valeurs plus grandes pour que soit mise a rude épreuve la famille Gnassingbé et la contraindre a une solution vigoureuse, durable, hors des sentiers battus.
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Au final, les politiciens de métier qui participent à cet attrape-nigauds appelé concertation nationale, une ruse grossière à laquelle, seules les personnes peu réfléchies ou sottes peuvent se laisser prendre, ceux-là sont dans une posture anti -État, donc des criminels que les Togolais ont de bonnes raisons d’avoir en horreur.
kodjo Epou/togoinfos.net/