Virus de la peste porcine africaine détecté à Assahoun

 

 

 

 

 

Ce n’est pas que le Coronavirus qui fait rage. Une infection meurtrière de porcs est déclarée dans le canton d’Assahoun au Togo.

 

« Les analyses au laboratoire central vétérinaire de Lomé ont confirmé la présence du virus de la peste porcine africaine dans un élevage basé dans le canton d’Assahoun dans la préfecture de l’Avé », alerte le ministère de l’élevage dans un arrêté en date du 08 mai 2020.

 

 

 

 

 

Le virus a déjà causé la mort à 44 têtes de porcs sur un effectif recensé de 103 dans cet élevage.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMS), la peste porcine africaine (PPA) est une maladie hémorragique hautement contagieuse qui touche les porcs, les phacochères, les sangliers. Toutes les classes d’âge sont également sensibles à la maladie.

 

 

La peste porcine africaine est généralement prévalente et endémique dans les pays de l’Afrique sub-saharienne.

Les phacochères peuvent servir de réservoir naturel du virus sans présenter de signes cliniques.

 

À partir de ce réservoir, les virus sont disséminés par des tiques molles Ornithodoros moubata : elles ingèrent le virus en se nourrissant du sang d’animaux contaminés, puis le transmettent en piquant d’autres animaux sensibles.

 

L’apparition de la PPA dans les troupeaux est souvent associée à l’un des événements suivants:

  • contact étroit entre des porcs domestiques et des phacochères pouvant être porteurs de tiques infectées;
  • introduction de nouveaux porcs dans un troupeau, par exemple à l’occasion d’un achat, d’une cérémonie ou d’un prêt;
  • introduction de viande de porc infectée d’un village voisin;
  • eaux grasses données aux porcs contenant des restes porcins crus ou insuffisamment cuits ou accès à ces restes lors de divagation;
  • mouvements de véhicules et de personnes entre des troupeaux dans un foyer. Des porcs de tout âge sont affectés. Les animaux qui sont isolés du reste du troupeau, par exemple les truies avec leurs porcelets, peuvent être épargnés.

Les signes cliniques apparaissent 5 à 15 jours après l’infection naturelle par le virus de la PPA.

Le premier signe est généralement l’apparition d’une fièvre élevée (41-42°C), qui se manifeste par une dépression, une perte d’appétit, la recherche d’ombre, le blottissement des animaux les uns contre les autres, une respiration rapide et, chez les porcs à peau claire, des rougeurs cutanées, particulièrement sur les extrémités et les parties déclives.

 

Rassurez-vous, aucune menace pour l’Homme!

L’homme ne doit rien craindre pour ce virus

 

 

Fort heureusement, la peste porcine africaine ne constitue pas une menace pour la santé de l’homme. Tout comme le mentionne, l’arrêté du ministère en charge de l’élevage, pour prévenir une propagation rapide de la maladie:

 

  • Les élevages infectés ou suspectés de l’être doivent être placés en quarantaine ;
  • aucun mouvement de porcs ou de produit d’origine porcine ne doit être autorisé;
  • tous les porcs infectés ou en contact avec des animaux infectés doivent être abattus;
  • les carcasses doivent être brûlées ou enfouies profondément sur place;
  • les véhicules doivent être désinfectés en entrant ou sortant d’une exploitation;
  • le personnel doit s’assurer que les chaussures, les vêtements et l’équipement sont désinfectés avant d’entrer dans chaque ferme.

 

Indemnisation des éleveurs

La déclaration d’infection entraine la prise de certaines mesures. Il s’agit l’abattage et la destruction de tous les porcs résiduels ainsi que les produits dérivés dans toutes les exploitations porcines environnantes du foyer, la désinfection et un vide sanitaire de six mois.

A cela s’ajoutent l’interdiction de mouvement des porcs, de leurs produits dérivés ainsi que le matériel d’élevage et des aliments pour animaux dans la zone d’infection pour six mois.

 

Une indemnisation est également accordée aux éleveurs dont les animaux seront abattus et détruits par les services vétérinaires, selon la grille d’indemnisation en vigueur au Togo. Le montant tournerait autour de 10.000 F.CFA par tête de porcs abattue ou détruite.

 

Dans le cas espèce, la reprise de l’élevage se fera après la mise en place de porcs sentinelles et sur autorisation du ministère.

 

Dr Bitsha-Kitime Dieudonné Kabkia, Vétérinaire officiel au Sénégal, conseille aux éleveurs de garder les porcs dans de bonnes conditions hygiéniques à l’intérieur de porcheries bien construites et dont l’entrée soit contrôlée, et surtout éviter de donner aux porcs d’eaux grasses pouvant contenir des déchets d’origine porcine.

 

« Pour plus de sécurité, les eaux grasses devraient être bouillies pendant trente minutes et refroidies avant d’être données », recommande-t-il.

 

 

agridigitale