Accident mortel : Anani Sossou sort de son silence !

 

Responsable d’un accident de la route survenu le dimanche 30 mai 2021 aux environs de 11 h 30, le journaliste Anani Sossou sort  aujourd’hui de son silence et livre sa version de l’incident et 

 
 
 
Il y a de cela 123 jours, le 30 mai dernier, un malheur frappa à ma porte, dans mon village à Anfoin situé à 55 km à l’est de Lomé dans la préfecture des Lacs. Un évènement si malheureux qu’il me sera difficile d’occulter le souvenir et de me décharger de cette douleur ad vitam æternam.
 
En me remettant à l’écriture en ce moment pénible de mon existence, ma première pensée va à la famille de la victime dont aucun mot ne saurait apaiser le chagrin, aucun geste ne saurait combler le vide. Je mesure la peine qui est celle de la compagne de la victime qui se trouve être ma nièce consaguine, dont le sang de mes parents coule dans les veines, le même sang qui est aussi dans les miennes. Je vois le regard de tristesse des deux enfants de la victime qui ne verront plus leur papa rentrer à la maison. Seule la grâce du Dieu tout puissant peut leur donner de l’espérance. J’implore les mânes de nos ancêtres pour les protéger, les couvrir de bénédictions et d’abondance.
Ce malheureux accident ne peut être prévu. Il est l’œuvre d’un destin funeste auquel chacun aimerait échapper. Cependant un tel évènement gravissime ne peut être un hasard. Il ne peut être qu’une leçon qui transforme tout être humain profondément, qui amène à réfléchir, à faire un retour sur soi, à méditer afin de mesurer les vicissitudes de la vie et d’en tirer meilleure partie.
 
Quatre mois durant, j’ai appris plus que plus de la quarantaine d’années qui est déjà derrière moi. J’ai réfléchi, j’ai médité, j’ai prié, j’ai sollicité l’assistance et le secours du maître de l’univers, de nos ancêtres méritants pour qu’ils guident mes pas, pour qu’ils m’éloignent de toutes les idées obscures qui étaient devenues mon lot quotidien, ces pensées noires qui ont pris possession de mon esprit. Oui à un moment donné je n’avais plus goût à rien, je n’avais qu’une envie, quitter ce monde et me reposer aux côtés de mon papa.
 
Les longues journées de méditation m’ont permis de comprendre qu’en définitive, ce serait lâche de laisser ainsi ma nièce et les enfants qui sont mes petits-enfants orphelins une deuxième fois.
 
 
 
 
 
Au-delà de la méditation, cette force d’aspirer à un avenir utile plutôt que lâche, je l’ai puisée du soutien de ma famille, à travers vos nombreux messages, à travers vos appels incessants dont un compte rendu fidèle m’a été fait. Nombreux sont les messages qui me parviennent toujours dont beaucoup ne sont pas encore lus. Cela témoigne qu’au-delà de nos divergences d’opinions, existe en vous l’humain, cette empathie à se mettre à la place de l’autre, à ma place pour partager la douleur qui restera à JAMAIS mienne. Je sais donc compter sur vous, sur ces nombreux followers pas que Togolais, mais Africains et Européens. Je n’oublie pas la diaspora togolaise éparpillée dans le monde. Je vous saurai éternellement gré de vos mots, du profond amour qui a émané de votre cœur à mon endroit. Que grâces et bénédictions soient sur vous et jalonnent toutes les entreprises de votre vie.
 
Je ne saurai terminer sans apprécier à sa juste valeur, l’empathie du personnel de la Brigade territoriale d’Anfoin, de leurs supérieurs hiérarchiques, du parquet d’Aného et des responsables politiques de tous bords, fussent-ils des autorités qui ont tendu la main à un compatriote en détresse.
 
À cette grande dame de cœur, ma gratitude. À ce petit-frère qui n’avait cessé « d’avaler au quotidien des kilomètres » pour m’assister, ma reconnaissance. À tous ces proches un grand merci. Je vous exhorterai à ne pas omettre de vos prières l’âme de la victime. Puisse « Mawu » l’accueillir auprès de lui.
 
On ne peut jamais plaire à tout le monde, c’est une évidence. À ceux qui ont dépeint une personnalité étrangère à la mienne et autre que celle que des proches et ceux qui m’ont une fois de leur vie côtoyé connaissent, je prie pour que de tels malheurs épargnent leurs chemins.
 
Nous ne saurions construire notre Togo dans la méchanceté. Que l’amour soit à la place de là où prédomine la haine. Que le bonheur efface le malheur et que le vivre ensemble soit le ciment sur lequel nous devons bâtir notre « or de l’humanité ».
 
Que la providence veille sur notre patrie.