Apologie cosmétique de la femme sous Faure, c’est bien cela Mme Tsegan !

Yawa Tségan

Durant une semaine de charges émotionnelles en raison de la consécration de la comédie loufoque qui se joue au sommet de notre pays, dame Yawa Tsegan a réussi à m’arracher un peu de sourire. En fin de semaine, la Présidente de l’Assemblée Nationale à l’occasion du passage de la Première ministre Victoire Tomégah-Dogbé, a répondu à la position de notre journal sur la promotion de la gent féminine sous Gnassingbé Faure.

« Comment ne pas prendre le temps de rendre un hommage mérité à M. Faure Gnassingbé, Président de la
République ? En laissant de côté les tentatives de diversion de toutes sortes, nous pouvons unanimement constater sa volonté affichée et assumée de faire confiance aux vaillantes femmes de notre pays. Loin de faire une « apologie cosmétique et physique » de la femme telle que veulent faire croire certaines personnes, nous demeurons persuadés que la gent féminine est un trésor inépuisable, une source d’énergie redoutable et insoupçonnée » a avancé Mme Tsegan en réaction à notre parution sur la question.

 

 

 

Je comprends que Madame tente de se défendre. Mais au fond, il s’agit bel et bien « d’une apologie cosmétique de la femme ». A son élection le 23 janvier 2019 à la tête de l’Assemblée Nationale, nous avions titré « Tsegan Yawa, du cosmétique pour attirer les regards sur une Assemblée frelatée ». Aujourd’hui, plus d’un an et
demi après, je laisse les gens apprécier les prouesses de Dame Tségan au perchoir. Sincèrement et honnêtement, de quoi a-t-elle été capable ? On a plutôt affaire à une Assemblée fantoche au temps du parti unique.

 

 

 

A la nomination de Victoire Tomégah-Dogbé à la Primature le 28 septembre, je suis revenu à la charge en titrant «
Présidence, Primature, Assemblée Nationale au féminin : du cosmétique pour détourner l’attention sur l’incapacité
gouvernementale ». C’est forcément ce qui fait bondir la Présidente de l’Assemblée Nationale. Pourtant, il est démontré avec force détails que les femmes sous le régime de Gnassingbé Faure n’ont rien changé à la gestion primitive du pays. Il me revient encore en tête, à l’élection de dame Tsegan à la tête de l’Assemblée Nationale
unicolore, la première chose qu’elle avait demandé à ses collègues députés, c’est « d’applaudir Faure Gnassingbé » son bienfaiteur.

 

 

 

Depuis lors, tout ce qu’elle sait bien faire, c’est de louanger Gnassingbé Faure à chaque apparition. Avant dames Tsegan et  Dogbé, le Togo a connu Angèle Dola Aguigah à la tête de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) ou Awa Nana Daboya, Médiateur de la République pour des résultats inexistants. Il n’y a donc pas lieu de s’offusquer quand on qualifie les ascensions des femmes de cosmétique. C’est bien la vérité.

 

En tenant cette position, je voudrais inviter ces dames promues à faire appel à leur génie si elles en ont vraiment. Jusqu’alors, Mme Tsegan, il s’agit d’une « apologie cosmétique de la femme ». Aucun pays au monde ne s’est développé avec les nominations de « buzz ». Le buzz ne dure que quelques jours et les réalités décapantes nous reviennent à la figure. Il y a bien une grande différence entre l’ascension sociale individuelle qui découle de ces
nominations et le développement du pays qui doit impacter le quotidien des sept millions d’âmes qui compose le pays et non de quelques goinfres et aigrefins.

 

 

Honoré ADONTUI

Le Correcteur Num 954 du 05 Octobre 2020