Conditions de travail difficiles pour les surveillants de prison

 

 

 

L’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) a rendu public ce 28 juin un rapport d’enquête sur les conditions de vie et de travail du personnel de surveillance de l’administration pénitentiaire au Togo (PSAP). Créé en 2009 avec un effectif de 435 agents dont 108 femmes, c’est la première fois que ce corps est l’objet d’une étude.

 

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Le rapport d’une trentaine de pages  publié par l’ASVITTO fait l’état des lieux des situations que vivent les agents de la surveillance de l’administration pénitentiaire dans les 13 prisons civiles du Togo.  On y découvre que ces agents sont impliqués dans les malversations et affaires de corruption, ils ont une  méconnaissance des textes qui régissent leur profession, leurs droits syndicaux sont bafoués, faute d’effectif consistant leurs heures supplémentaires ne sont pas payés, de même que les congés annuels ne sont pas respectés.

 

« On s’occupe des prisonniers mais les autorités nous traitent comme si nous étions nous-mêmes des prisonniers, on est toujours dans la même position qu’on nous a recrutés, rien ne change pour nous », témoigne un surveillant dans le document.

 

S’agissant de la pandémie du coronavirus, un autre agent révèle « quand il y a un cas suspect de covid-19, c’est un agent qui l’amène à l’hôpital sans combinaison de protection. Si le prisonnier est déclaré positif au covid-19, c’est en ce moment qu’on donne la combinaison à l’agent ».

 

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Les conditions matérielles pour le bon exercice de leur mission ne sont pas réunies, souligne le suivant pour qui, « nous n’avons pas d’infirmerie pour les PSAP, ni de véhicule pour extraire les prisonniers vers la cour d’appel de Kara. Nous utilisons nos propres moyens pour ces opérations et c’est très délicat et risquant ».

Depuis que ce corps a été créé, les agents recrutés ont rarement vu une progression du point de vue de leur plan de carrière. « Je suis 2V depuis 2012 et jusqu’à présent rien n’a changé sur mon galon, ne  sais même pas à quoi ça sert. On nous dit que nous sommes corps habillés et les grades n’ont aucune valeur », estime un agent.

« Quand nous avons voulu créer notre syndicat, les autorités ont refusé, on nous a dit que c’est la rébellion et qu’un militaire n’a pas droit au syndicat ».

 

Pour le président de l’ASVITTO, Kao Atcholi, « Dans nos investigations, nous avons recueillis des témoignages poignants qui nous ont amenés à faire des analyses comparatives au regard du texte de fondement de ce corps de métier ». Pour le président de l’ASVITTO les conditions  de vie et de travail des agents de la PSAP déteint sur la vie carcérale en général.

 

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C’est pourquoi son association a formulé plusieurs recommandations à l’endroit de l’Etat. Elle a également exhorté les organisations internationales à accompagner l’Etat togolais dans la mise en œuvre de ces recommandations pour l’amélioration des conditions de vie et de travail.

 

Anciennement assurée par les gardiens de préfecture, la surveillance des prisons et centres de détention a été confiée depuis 2009 à un nouveau corps par décret N°2009-005/PR du 14 janvier 2009 déterminant le cadre juridique du personnel de surveillance pénitentiaire.

Plus de 10 ans après son institution, le cadre institutionnel de ce corps a connu des avancées mais plusieurs insuffisances sont à notées du point de l’amélioration des conditions de vie et de travail du PSAP. Ce document qui a été remis aux autorités  contribuera certainement à cette amélioration.

 

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Togoweb