Le Togo ne connaît pas de changement important et perceptible en matière de la bonne gouvernance. La situation de surendettement s’est aggravée sous Gnassingbé Faure avec la grande caution apportée à la corruption et à l’impunité.
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Du fait du refus de la reddition de compte, des individus se sont enrichis plus que l’Etat et continuent de créer des situations de détournements massifs des deniers publics sous le regard complice de tout le mécanisme folklorique mis en place pour traquer les pilleurs.
Le dernier rapport 2020 de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) parle de « risque de surendettement élevé » pour le Togo. Les analyses de viabilité de la dette montrent que le Togo présente des risques de surendettement élevés pour la dette totale (externe et domestique). « Le ratio de l’encours de la dette extérieure sur le PIB- estimé à 29% en 2019 contre 26,5% un an plus tôt – s’est établi 17,7% contre 15,2% au Togo », indique le rapport.
Selon la BCEAO, à l’exception du Togo et de la Guinée Bissau, les autres États de l’union qui profitant des Initiatives en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et d’Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), ont quand même vu leur situation d’endettement améliorée ces dernières années.
Le ratio de l’encours de la dette extérieure sur le PIB estimé à 29% en 2019 contre 26,5% un an plus tôt par pays se présente comme-ci :
- 24% en 2019 contre 19,4% en 2018 au Bénin,
- 22,8% contre 21,4% au Burkina Faso,
- 25,9% contre 23,6% en Côte d’Ivoire,
- 40,5% contre 34,3% en Guinée-Bissau,
- 23,5% contre 24,1% au Mali,
- 25,4% contre 24,3% au Niger,
- 53,5% contre 47,7% au Sénégal, et
- 17,7% contre 15,2% au Togo.
Dans ce rapport, le Togo est logé à la même enseigne que la Guinée Bissau. Ce pays marqué par l’instabilité et les trafics de tout genre. C’est bien révoltant.
Plus cocasse, le même rapport de la BCEAO précise que la production de phosphate a presque doublé à la même période en passant de 799.775 à 1.321.345 tonnes au Togo. Le rapport indique que les volumes de production exportés sont en croissance de 61%. D’un peu plus de 800 000 tonnes en 2019, les ventes togolaises de phosphates se sont également établies à 1,3 millions de tonnes, dans un contexte où les cours mondiaux du minerai ont baissé de plus de 13% sur l’année.
Rien qu’en prenant en compte la production du phosphate au Togo, on a une idée de comment le Togo souffre entre les mains des prédateurs. Tout ceci jusqu’à quand ?
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