Crise du maïs : l’ANSAT mise sous tutelle !

 

 

 

La longévité du Col Ouro-Koura Agadazi à la tête de l’Agence nationale de la sécurité alimentaire au Togo (ANSAT) devient une curiosité. Directeur général de cette structure étatique connue sous le nom de l’Observatoire de la sécurité alimentaire au Togo, M. Agadazi dirige l’Agence, depuis plus de deux décennies. Zoom sur la gestion de l’ANSAT par un ancien Ministre de l’Agriculture avec des résultats qui laissent à désirer.

 

 

 

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Ouro-Koura Agadazi est-il un homme providentiel pour l’ANSAT ? C’est la question fondamentale que beaucoup de Togolais se posent ces derniers temps au moment où les prix des céréales flambent sur le marché togolais.

 
 
 
 
 
 

Ancien ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, le Col Agadazi est tout puissant à l’ANSAT. Malgré le fait qu’il soit admis à la retraite, il est jalousement maintenu à la tête de l’ANSAT. Et tout porte à croire que l’Agence est sa propriété privée.

 

 

Il a connu tous les Ministres du département de l’Agriculture sous Faure Gnassingbé. D’Yves Nagou, au défunt Messan Ewovor jusqu’à Antoine Lekpa Gbegbeni en passant par Noél Koutera Bataka, le Col Agadazi a toujours été le premier responsable de l’ANSAT.

 

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Curieusement, il a dû mal à moderniser l’Agence pour parvenir à des résultats probants. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les silos de conservation des céréales de l’Agence. Lesquels silos ont été construits dans les années 90, grâce à l’appui de l’UEMOA. Aujourd’hui, l’Agence est alors confrontée à une carence de silos modernes pour la conservation des céréales. Par faute de moyens de conservations appropriées, ce sont des centaines de tonnes de céréales qui sont souvent avariés et détruits. Un véritable gâchis pour une Agence qui œuvre pour l’autosuffisance alimentaire au Togo.

 

 

Le seul bilan de M. Agadazi à la tête de l’ANSAT se limite à quelques tournées de sensibilisation à l’intention des responsables de coopératives agricoles. Sans oublier les campagnes d’achats de stocks céréaliers. Très insuffisants pour impacter le quotidien du Togolais.

 

Les faits donnent raison au Prof Aimé Gogué

Prof Aimé Gogué était l’un des politiques togolais à s’insurger contre la mauvaise gestion de l’ANSAT. Déjà au sortir de la présidentielle de 2015, élection dont il était candidat, le Président national du parti ADDI a accusé le Col Agadazi d’assurer une tutelle approximative de l’ANSAT.

 

 

L’ANSAT ne fait pas ce qu’il faut pour enrayer la hausse des prix du maïs a eu à affirmer  le leader de l’ADDI.

« La crise du maïs que nous connaissons actuellement prouve clairement une chose : l’ANSAT n’a pas de prix plafond et il est fort probable qu’elle ne dispose pas également de prix-plancher ! Or ce sont les instruments de base pour remplir sa mission de régulation au profit des producteurs et des consommateurs », avait-t-il déclaré.

 

Les consommateurs et producteurs restent donc sous la menace permanente de l’incapacité de l’ANSAT à assurer de façon optimale sa mission et les fluctuations incontrôlées du prix des denrées alimentaires risquent de persister, assurait M. Gogué.

 

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Au demeurant, l’ancien Député à l’Assemblée nationale demandait au Directeur général de l’ANSAT de justifier les subventions annuelles dont bénéficie l’Agence de la part de l’Etat. 

«Ne pas le faire confirmerait les soupçons d’opacité de la gestion des ressources des pauvres contribuables dans un contexte où les pressions pour la satisfaction des besoins sociaux se font de plus en sentir », pensait-il.

 

 

Instituée par décret présidentiel en 2008, l’ANSAT est chargée d’évaluer et constituer les stocks de sécurité nécessaires chaque année, mettre à la disposition des agents économiques l’information permettant des échanges inter-régionaux des produits vivriers, veiller à garantir des prix rémunérateurs aux producteurs de produits vivriers, stimuler les initiatives locales et régionales en vue de favoriser la gestion des réserves alimentaires détenues par les groupements, les unions et les fédérations de groupements des producteurs de produits vivriers et de promouvoir la commercialisation du surplus de production de production à des prix rémunérateurs sur le marché national, sous-régional et international.

 

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